vendredi, novembre 22, 2024
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(Vidéo) Rachid M’Barki: le Maroc n’a besoin de personne pour défendre ses intérêts

(VIDÉO) RACHID M’BARKI: «LE MAROC N’A BESOIN DE PERSONNE POUR DÉFENDRE SES INTÉRÊTS»

Le 22 mars, le journaliste franco-marocain Rachid M’Barki, récemment licencié par BFM TV pour soupçon d’ingérence, a été auditionné à l’Assemblée nationale française par une commission d’enquête sur les ingérences étrangères.




Licencié en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail, Rachid M’Barki a fait face à cette commission présidée par Jean-Philippe Tanguy (RN), qui, au 22 mars, a mené vingt auditions et entendu vingt-cinq journalistes et spécialistes en rapport avec les soupçons d’ingérence à BFM TV, révélés par une enquête menée par la cellule investigation de Radio France avec le consortium Forbidden Stories.

L’ex-présentateur du «Journal de la nuit», accusé d’avoir diffusé des séquences non validées par sa hiérarchie, a eu la parole pendant quinze minutes, au cours desquelles il est revenu sur les accusations à son encontre.

Évoquant brièvement son enfance, sa naissance d’une mère marocaine et d’un père inconnu, Rachid M’Barki, qui se définit comme «un pur produit de la République» est ensuite revenu sur sa carrière professionnelle, notamment à BFM TV.

Une longue carrière partie en fumée, en deux semaines et demie, soit le temps qui s’est écoulé entre le premier article évoquant une ingérence et son licenciement.

«C’est le temps du lynchage médiatique en règle dont j’ai fait l’objet», a-t-il déclaré.

Dénonçant les fausses accusations à son encontre, lesquelles relèvent de «la calomnie pure», Rachid M’Barki a expliqué avoir compris que son sort était scellé à la mi-janvier, lorsque Frédéric Métézeau, correspondant de Radio France à Jérusalem qui a signé en partie l’enquête sur Team Jorge, a «courageusement été (le) dénoncer auprès de (son) employeur sans (le) prévenir», et avoir découvert en grande partie cette affaire dans la presse.

«J’ai été abasourdi, paralysé par cette violence, ces coups répétés dont je ne comprenais même pas d’où ils venaient», a-t-il confié.




Au cours de son témoignage, Rachid M’Barki a évoqué plusieurs fois l’audition de M. Métézeau face à la commission d’enquête, revenant sur la manière dont ce journaliste était arrivé à la conclusion que Rachid M’Barki était coupable.

Des accusations lancées sans preuves, basées uniquement sur la perception du journaliste sans avoir recours au contradictoire.

Il est ici notamment question d’une séquence relative aux conséquences de la guerre en Ukraine sur l’industrie du yachting en France, laquelle, a rappelé Rachid M’Barki, a été diffusée certes dans son journal télévisé en décembre 2022, mais a aussi fait l’objet d’un même traitement médiatique sur BFM Var, en juillet 2022, sans que cela ne suscite pour autant aucune accusation.

Rachid M’Barki s’est ensuite longuement exprimé sur le reportage cité dans l’article de Politico, lequel concerne le réchauffement des relations entre l’Espagne et le Maroc, et l’emploi par le journaliste de l’expression «Sahara marocain».

«Concernant le Maroc, on a même prétendu que j’avais été payé par le Maroc, ce qui est une absurdité totale. Le Maroc ne m’a jamais donné un seul centime pour dire quoi que ce soit», a-t-il déclaré fermement.

À ce stade, le journaliste a souhaité aborder plusieurs points en rapport avec ce sujet, évoqué plusieurs fois dans la presse et qui constitue, a-t-il rappelé, le point de départ de cette affaire.

Revenant sur la chronologie de cette séquence, Rachid M’Barki a expliqué que «ce jour-là, il y avait une actualité concernant ce forum économique entre le Maroc et l’Espagne qui s’ouvrait dans la ville de Dakhla, qui se trouve au sud du Maroc, dans le Sahara.

C’était le jour de l’ouverture de ce forum économique.




Pour moi, c’est une actualité.» «Le deuxième point intéressant, c’est que ça se déroule à Dakhla, qui est une ville du Sahara», a-t-il poursuivi, avant d’enchaîner sur le troisième point, la phrase prononcée qui a posé problème.

«J’ai dit que ce forum entre le Maroc et l’Espagne avait été rendu possible grâce au réchauffement des relations entre les deux pays», a-t-il insisté, rappelant qu’ils avaient eu une crise diplomatique et que même les frontières avaient été fermées auparavant.

«Il y avait donc réchauffement entre les deux pays depuis que l’Espagne avait reconnu le Sahara marocain. Voilà ma phrase exacte», a continué M’Barki en précisant, au passage, que la semaine passée, la dernière personne à avoir évoqué le Sahara marocain est le chancelier autrichien. Rachid M’Barki s’est ensuite adressé à la rapporteure de la commission d’enquête afin de lui adresser un élément important et qui représente sa «pensée profonde» à propos du Maroc.

«Dès lors que le sujet du Maroc et de mon expression “Sahara marocain” a pris l’ampleur qu’on a connu, je suis soudainement, comme par enchantement, devenu journaliste franco-marocain. Avant cela, personne n’avait fait référence à mes origines dans la presse. D’ailleurs, il y a même des gens qui se demandaient de quelle origine j’étais. Et moi-même, jamais je n’ai mis en avant mes origines marocaines. Jamais.»

Et de conclure, en s’adressant toujours à la rapporteure: «J’ajouterai une dernière chose si vous le permettez (…), c’est vraiment le fond de ma pensée, c’est que le Maroc est un grand pays, souverain, et qui n’a besoin de personne pour défendre ses intérêts, et surtout pas de petits télégraphistes.»




(Vidéo intégrale) Soupçons d’ingérence : Rachid M’Barki, journaliste, est auditionné à l’Assemblée nationale: