Frontières: voici pourquoi le Maroc n’a pas réglé la question
FRONTIÈRES: LE MAROC N’A PAS VOULU RÉGLER LA QUESTION AVEC LA FRANCE
L’historien français africaniste Bernard Lugan rappelle que le roi Mohammed 5 s’est vu proposer par le général de Gaulle de régler la question frontalière entre la France et le Maroc par des négociations directes, alors que le général de Gaulle avait pris la décision de donner l’indépendance à l’Algérie. Toutefois, les discussions entre la France et le Maroc n’ont pas abouti. Le souverain marocain avait une vision claire de la solidarité maghrébine et a refusé un arrangement qui aurait pu être conclu « sur le dos » des Algériens.
L’historien français africaniste Bernard Lugan a expliqué que le conflit territorial entre le Royaume du Maroc et l’Algérie est né des pertes territoriales subies par le Maroc.
La France est responsable de manière significative du conflit entre le Maroc et l’Algérie, car elle a étendu les frontières de l’Algérie française en prenant des territoires considérables du Royaume du Maroc.
Le général de Gaulle, qui avait décidé d’accorder l’indépendance à l’Algérie, était conscient que cela posait un problème frontalier évident avec le Maroc.
Étant ami du roi Mohammed V, qu’il avait élevé dans l’ordre des Compagnons de la Libération, le général a proposé que la question soit réglée par des discussions directes entre la France et le Royaume du Maroc.
Une commission mixte d’experts a étudié le contentieux frontalier entre l’Algérie et le Maroc.
Le Maroc revendiquait une grande partie de l’Ouest algérien, également appelé « le Sahara oriental », qui avait toujours été considéré comme marocain, notamment les régions des oasis du Touat, du Tidikelt, du Gourara, etc.
La France était prête à répondre à certaines revendications marocaines, mais pas à toutes.
Cependant, les discussions franco-marocaines n’ont pas abouti parce que le roi Mohammed 5 ne voulait pas d’un arrangement qui se ferait « sur le dos » des Algériens.
Il a clairement exprimé cette position lors des pourparlers préliminaires avec la France.
Il a donc choisi de traiter directement avec les futurs dirigeants algériens.
Le 6 juillet 1961, le Maroc a signé un accord avec le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) stipulant que les problèmes frontaliers seraient résolus par la négociation dès que l’Algérie aurait acquis son indépendance.
Cependant, après l’éviction de Ferhat Abbas du pouvoir à Alger le 15 septembre 1963, son successeur, Ahmed Ben Bella, mis au pouvoir par l’armée des frontières du colonel Boumediene, ne s’estimait pas lié par les engagements pris par le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne.
Par conséquent, le Royaume du Maroc n’a pas été remercié pour son geste de bonne volonté et d’élégance envers l’Algérie, qui s’est présentée comme l’héritière intégrale des frontières de l’Algérie française, dont toute la partie orientale avait été tracée à l’intérieur du territoire marocain.
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