Maroc: vers une pénurie d’eau potable l’été prochain?
MAROC: VERS UNE PÉNURIE D’EAU POTABLE L’ÉTÉ PROCHAIN?
Il est fort probable qu’une dizaine de villes au Royaume du Maroc souffriront d’une pénurie d’eau potable lors de la saison estivale prochaine.
Malgré des précipitations plus abondantes que l’année dernière, elles restent insuffisantes pour améliorer significativement la situation des barrages.
Les réserves d’eau des principaux barrages sont en dessous de leur niveau normal et certains sont même envasés, ce qui risque d’entraîner des pénuries d’eau potable dans plusieurs villes, dont Casablanca, Rabat, Marrakech et Settat, selon le quotidien arabophone Assabah.
La situation est d’autant plus préoccupante que les barrages sont fortement sollicités pour l’agriculture d’exportation.
À ce jour, le niveau de remplissage des principaux barrages du Royaume s’est arrêté à 34%, contre 34,3% à la même période l’année dernière, en raison d’une régression de 50% du niveau de pluviométrie au Maroc ces deux dernières années.
Depuis les années 70, le Maroc a perdu près de 15 milliards de mètres cubes d’eau et environ un milliard de mètres cubes d’eau de nappes phréatiques, selon un spécialiste de la politique de l’eau cité par le journal arabophone Assabah.
Selon le quotidien populiste, des parlementaires mettent en cause l’utilisation des eaux de barrage dans l’agriculture, en particulier pour la production agricole destinée à l’exportation.
Le quotidien indique que l’agriculture utilise environ 80% des eaux de barrage pour les activités d’exportation, ce qui signifie que le Maroc exporte à la fois ses produits agricoles et son eau. Pour remédier à cette situation, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) recommande que le gouvernement dresse une liste des produits agricoles consommateurs d’eau et réglemente leur culture, voire les interdise.
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), quant à lui, préconise l’utilisation d’eaux usées traitées pour l’irrigation, en commençant par les espaces verts, les golfs et les piscines.
Pendant ce temps, le ministère de l’Équipement travaille à la finalisation de projets de stations de dessalement d’eau de mer, qui ont pris du retard en raison de la gestion du gouvernement précédent. Si ces projets avaient été achevés conformément au calendrier initial, le problème de l’eau ne se poserait pas avec autant d’urgence, rapporte le quotidien.