Maroc: vers le relèvement de l’âge de départ à la retraite
MAROC : LE RELÈVEMENT DE L’ÂGE DE DÉPART À LA RETRAITE S’IMPOSE, SELON LE PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT MUSTAPHA BAÏTAS
Lors de la conférence de presse tenue après la réunion hebdomadaire du Conseil du gouvernement, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a affirmé que l’augmentation de l’âge de départ à la retraite est nécessaire pour faire face aux déficits des systèmes de retraite.
Le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baitas, a annoncé lors d’un point de presse tenu à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil du gouvernement, que le relèvement de l’âge de départ à la retraite s’impose face aux déficits des régimes de retraite.
Selon le porte-parole de l’exécutif, cette réforme s’impose pour plusieurs raisons, notamment le déficit prévu des caisses de prévoyances sociales et le besoin de financer le chantier de généralisation de la protection sociale lancé en 2022.
Il a précisé que la première étape du chantier de généralisation de la protection sociale avait été lancée en 2022 avec la généralisation de l’AMO (Assurance Maladie Obligatoire), et que l’octroi des aides aux personnes en situation de précarité débutera à la fin de cette année.
À partir de 2024, le gouvernement est appelé à généraliser les pensions de retraite à l’ensemble des travailleurs inscrits.
Le porte-parole du gouvernement a expliqué que les discussions avec les syndicats ont commencé par un diagnostic de la situation financière des caisses de prévoyance sociale. Ensuite, la deuxième étape qui va démarrer fait partie du dialogue social dans sa globalité.
« Nous allons discuter et prendre des décisions en concertation avec les différentes parties prenantes pour préserver les droits des salariés », a-t-il précisé.
Les études menées par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) en 2020 ont montré que les principaux régimes de retraite au Maroc sont caractérisés par une situation financière difficile, marquée globalement par une dette importante et des réserves qui arriveront à un épuisement durant les prochaines années.
Selon l’ACAPS, le régime de sécurité sociale auquel sont affiliés les salariés du privé connaîtrait une dégradation importante à long terme et se situerait à 1,2 retraité pour un actif en 2080, contre 7,5 en 2020.
Financièrement, les projections de la CNSS montrent que le régime enregistrerait son premier déficit global en 2027 et que l’épuisement de ses réserves est prévu en 2040.
Les deux régimes du secteur public, CMR-RPC et RCAR-RG, gérés par la Caisse marocaine des retraites et la Caisse nationale de retraites et d’assurances connaîtraient également une dégradation.
Cette dégradation serait due à l’accroissement plus important des flux des sorties futures à la retraite comparativement aux nouvelles recrues des administrations et des établissements et entreprises publics.
Ce rapport s’établirait respectivement, pour ces deux régimes, à 1,7 et 1,1 actif pour un retraité à l’horizon 2080.
La date du premier déficit global du régime CMR-RPC a été enregistrée en 2015 et l’épuisement des réserves est attendu en 2028. Pour le RCAR-RG, le déficit global interviendrait en 2023 alors que l’épuisement des réserves est attendu en 2035.
En conclusion, la réforme du système de retraite est une nécessité pour le Maroc, en raison des déficits prévus des régimes de retraite et du besoin de financer le chantier de généralisation de la protection sociale.
Le relèvement de l’âge de départ à la retraite est l’une des mesures envisagées pour garantir la pérennité du système de retraite et protéger les droits des salariés.
Les discussions avec les syndicats ont commencé et devront aboutir à des décisions prises en concertation avec toutes les parties prenantes.