dimanche, novembre 24, 2024
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Nucléaire, dessalement de l’eau, uranium : les options du Maroc

NUCLÉAIRE : LE ROYAUME DU MAROC ENTRE L’OPTION DE LA RUSSIE ET DES ÉTATS-UNIS POUR LE DESSALEMENT DE L’EAU

L’énergie nucléaire au service de la diversification des applications civiles
L’utilisation de l’énergie nucléaire ne se limite pas à la production d’électricité. Ses applications civiles s’étendent à divers secteurs, notamment le dessalement de l’eau de mer, une préoccupation cruciale pour le Maroc en réponse à l’urgence du stress hydrique. Une récente analyse de l’Institut du Moyen-Orient basé à Washington souligne l’importance de cette option pour alléger la facture énergétique et contribuer à la résolution des défis liés à l’eau.

Options prometteuses auprès de la Russie et des États-Unis
Le Maroc dispose de plusieurs options stratégiques dans le domaine nucléaire, avec des partenaires tels que la Russie et les États-Unis. Le document analytique du Middle East Institute met en lumière la coopération potentielle entre le Maroc et ces deux puissances nucléaires pour répondre aux enjeux de l’eau et de l’énergie.

Le rôle crucial de la Russie dans la coopération nucléaire
Lors du deuxième sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg en juillet 2023, le Maroc a franchi une étape majeure en signant un accord avec Water and Energy Solutions, une filiale de Rosatom, l’entreprise russe d’énergie nucléaire. Cette collaboration s’avère mutuellement bénéfique, le Maroc possédant d’importantes réserves de phosphate naturel, qui contiennent d’importantes quantités d’uranium, une ressource vitale pour le nucléaire.

Le dessalement de l’eau : un enjeu national et régional
La crise hydrique au Maroc nécessite des solutions innovantes pour garantir l’accès à l’eau potable. L’analyse du Middle East Institute souligne que le dessalement de l’eau de mer est un chantier essentiel dans ce contexte. Il est énergivore, ce qui en fait un domaine propice à l’application de l’énergie nucléaire.




Contribution des États-Unis à la technologie nucléaire civile
Outre la coopération avec la Russie, l’analyse du Middle East Institute souligne également les avancées récentes de la technologie nucléaire modulaire américaine. Cette évolution ouvre la voie à un partenariat stratégique avec les États-Unis pour relever les défis du changement climatique et de la pénurie d’eau.

Une coopération bilatérale porteuse d’opportunités
Le gouvernement russe a déjà exprimé son engagement dans la coopération nucléaire avec le Maroc. Cette coopération pourrait non seulement constituer un précédent, mais également intégrer l’énergie nucléaire dans les stratégies nationales de gestion de l’eau et d’atténuation des changements climatiques.

Vers une régionalisation des solutions nucléaires pour l’eau
Si le projet pilote entre le Maroc et la Russie porte ses fruits, il pourrait ouvrir la voie à une coopération élargie. D’autres pays de la région pourraient ainsi bénéficier de cette expérience pour répondre à leurs propres défis hydriques. L’énergie nucléaire émerge comme une option prometteuse pour relever les défis hydriques et énergétiques du Maroc. Les collaborations avec la Russie et les États-Unis offrent des opportunités uniques pour diversifier les applications civiles de cette technologie, contribuant ainsi à la sécurité hydrique et au développement durable du pays.

Rosatom et le Potentiel du Dessalement Nucléaire : Une Solution pour le Maroc
Rosatom, le géant russe de l’énergie nucléaire, possède une vaste expérience dans le développement de stations de dessalement pour répondre aux besoins de refroidissement des centrales nucléaires qu’il érige à travers le monde. Un exemple notable est la centrale nucléaire d’Akkuyu en Turquie, qui abritera quatre réacteurs et aura une capacité totale de 4 800 mégawatts (MW), pouvant fournir environ 10% de la demande en électricité du pays.




Centrales nucléaires et besoins en eau
Cette expertise s’étend également à d’autres régions, telles que l’Égypte, où Rosatom construit une centrale similaire à Dabaa pour répondre aux besoins en eau dans différentes dimensions, allant de l’accès individuel à l’eau à l’irrigation et au soutien du secteur agricole. Cette approche pourrait également bénéficier au Maroc, notamment en soutenant l’expansion de la production agroalimentaire à forte valeur ajoutée destinée à l’exportation.

Un atout pour la production agricole marocaine
Le Maroc a déjà réussi à augmenter la valeur de ses exportations agricoles grâce au Plan Maroc Vert, enregistrant une croissance significative. Cependant, le secteur agricole représente une part importante de la consommation d’eau du pays, ce qui souligne l’importance d’explorer des solutions durables pour répondre à ces besoins en eau croissants.

Besoins énergétiques pour le dessalement
Le dessalement de l’eau de mer par osmose inverse est une technologie essentielle pour garantir l’approvisionnement en eau, mais elle nécessite une quantité significative d’énergie. Pour répondre à cette demande croissante en eau tout en minimisant l’impact environnemental, le Maroc devra investir davantage dans la production d’électricité à faible émission de carbone.

Le potentiel du phosphate marocain
Le Maroc possède d’importantes réserves de phosphate, qui contiennent également de l’uranium (le Maroc est connu pour receler près de 73% des réserves mondiales de phosphate naturel, qui contiennent environ 6,9 millions de tonnes d’uranium). Grâce à des processus tels que la récupération d’uranium à partir de l’acide phosphorique, le Maroc pourrait valoriser cette ressource pour soutenir ses propres besoins énergétiques.

En s’appuyant sur des évaluations géologiques, Michaël Tanchum, professeur-chercheur au Middle-East Institute, a fait savoir que les réserves de phosphate du Maroc renferment plus de trois fois la quantité de 1,9 million de tonnes d’uranium présente dans les plus vastes réserves de ce précieux métal au monde, situées en Australie.

Engagement envers la durabilité
Le groupe industriel marocain OCP, qui est un acteur majeur dans l’industrie du phosphate au Maroc (et dans le monde, c’est le premier exportateur de phosphate brut, d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés dans le monde), étudie depuis des années les moyens de maximiser la durabilité de ses opérations. L’exploration de la récupération d’uranium pour contribuer à la production d’énergie propre et durable est un domaine d’intérêt pour le groupe.

Vers un Avenir Durable
L’expertise de Rosatom dans le domaine du dessalement nucléaire offre des opportunités pour le Maroc de répondre à ses besoins croissants en eau, en particulier pour soutenir la production agricole et l’exportation. En tirant parti de ses réserves de phosphate et en explorant des solutions énergétiques durables, le Maroc pourrait jouer un rôle clé dans la sécurisation de son approvisionnement en eau et dans la transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement.




Exploration du Dessalement Mobile et de la Technologie Nucléaire
Alors que la priorité est donnée au développement du dessalement mobile de l’eau en partenariat avec Rosatom en Russie, une autre opportunité se dessine pour le Maroc. Le Middle East Institute souligne que le pays peut également tirer parti des efforts en cours aux États-Unis pour développer les capacités et la technologie nucléaire de quatrième génération, en particulier les microréacteurs mobiles.

Le Projet Pele et les Initiatives Américaines
Le programme américain visant à créer un prototype de microréacteur mobile, le Projet Pele, est dirigé par le Bureau des capacités stratégiques (SCO) du département de la Défense. Ce projet implique la coopération du Département américain de l’énergie (DOE), de la Commission de réglementation nucléaire, du Corps des ingénieurs de l’armée américaine, de la NASA et de la National Nuclear Security Administration, dans le but de renforcer la résilience énergétique et de réduire les émissions de carbone.

Le Futur des Microréacteurs
Bien que le prototype du microréacteur Pele soit actuellement prévu pour une démonstration uniquement aux États-Unis sous la supervision du DOE, le département de la Défense envisage la possibilité de transition de cette technologie vers une utilisation commerciale dans l’industrie privée à l’avenir.

Convergence d’Objectifs avec le Maroc
Alors que les conséquences sécuritaires du changement climatique deviennent de plus en plus évidentes, le Middle East Institute souligne que les États-Unis devraient s’inspirer de l’approche novatrice du Maroc pour résoudre les problèmes de pénurie d’eau. Le Maroc considère déjà l’option nucléaire comme faisant partie de ses solutions potentielles pour le trilemme alimentation-eau-énergie.

Vers une Collaboration Internationale
Le document suggère que la Maison Blanche devrait envisager d’impliquer davantage le Maroc dans le processus de développement de la technologie nucléaire de quatrième génération aux États-Unis. En tant que modèle avancé dans la recherche de solutions à la pénurie d’eau, le Maroc pourrait apporter une perspective unique à ces initiatives internationales.

Des Opportunités pour un Avenir Durable
Le Maroc a la possibilité d’explorer des voies novatrices pour résoudre les défis complexes liés à la pénurie d’eau et aux besoins énergétiques. En établissant des partenariats stratégiques avec des acteurs internationaux tels que Rosatom et en participant aux initiatives nucléaires de quatrième génération des États-Unis, le pays pourrait jouer un rôle clé dans la recherche de solutions durables et la promotion de la sécurité énergétique à l’échelle mondiale.




COMMENT EXTRAIRE L’URANIUM DU PHOSPHATE ?

L’extraction de l’uranium à partir du phosphate est un processus complexe qui implique plusieurs étapes et techniques. Voici une explication simplifiée de ce processus :

Extraction du Phosphate :
L’uranium est souvent trouvé sous forme d’uranium phosphate dans les gisements de phosphate. Le premier pas consiste donc à extraire le phosphate des gisements minéraux, généralement sous forme de roche phosphatée.

Concentration du Phosphate :
Une fois extrait, le phosphate est généralement concentré pour augmenter sa teneur en uranium. Cela peut se faire à l’aide de techniques de flottation ou d’autres méthodes de séparation.

Attaque Acide :
Le phosphate concentré est ensuite soumis à une attaque acide, généralement à l’aide d’acide sulfurique. Cela dissout le phosphate dans l’acide et laisse l’uranium sous forme de précipité insoluble.

Séparation de l’Uranium :
Le précipité d’uranium obtenu lors de l’attaque acide est ensuite séparé du reste de la solution. Cela peut impliquer des étapes de filtration, de décantation ou d’autres processus de séparation solide-liquide.

Conversion Chimique :
Le précipité d’uranium est ensuite converti en une forme chimique qui est plus facile à traiter pour obtenir de l’uranium pur. Cela peut impliquer des réactions chimiques pour transformer l’uranium en un composé solide ou soluble spécifique.

Extraction de Solvant :
Pour obtenir de l’uranium pur, la conversion chimique peut être suivie d’une étape d’extraction de solvant. Cela utilise des solvants spécifiques pour extraire l’uranium de la solution chimique, laissant d’autres éléments derrière.

Précipitation :
Une fois l’uranium extrait du solvant, il peut être précipité sous forme de composé solide à l’aide de réactions chimiques spécifiques.

Raffinage :
Enfin, le composé d’uranium obtenu est soumis à des étapes de raffinage pour obtenir de l’uranium de haute pureté. Cela peut impliquer des processus chimiques ou de purification pour éliminer les impuretés restantes.

Il est important de noter que l’extraction d’uranium du phosphate est un processus techniquement complexe et potentiellement dangereux en raison de la radioactivité de l’uranium. Les opérations d’extraction d’uranium doivent être effectuées avec une grande expertise et dans le respect des normes de sécurité radiologique pour protéger les travailleurs et l’environnement.