vendredi, novembre 22, 2024
International

Algérie : interdiction de toute opération via les ports marocains

ALGÉRIE : INTERDICTION DE TOUTE OPÉRATION VIA LES PORTS MAROCAINS

Une riposte maladroite ; l’impact sur le port Tanger Med sera insignifiant, vu le volume dérisoire des échanges commerciaux entre les deux pays…

L’Algérie interdit à ses opérateurs économiques toute opération de transbordement ou de transit via les ports marocains. Cette mesure vise principalement le complexe industrialo-portuaire marocain de Tanger Med, au risque d’augmenter considérablement le coût du fret maritime à destination de l’Algérie. Fidèle à ses prises de décisions épidermiques qui se retournent systématiquement contre elle (comme l’arrêt du gazoduc Magreb Europe qui est devenu la propriété du Maroc), l’Algérie n’hésite jamais à se tirer une balle dans le pied, si un peu de sang peut tacher un peu le Maroc…

À savoir que Tanger Med est désormais dans le Top 5 des ports les plus performants au monde. Situé dans le nord du Maroc, Tanger Med a connu une trajectoire très impressionnante ces dernières années, consolidant son statut de leader dans le paysage portuaire africain et mondial et a réussi à se hisser à la 4ème place sur les 348 ports à containers du monde.

En Algérie, l’Association des professionnels des banques et des établissements financiers (ABEF) est le groupement qui avait servi en 2022 à bloquer les relations économiques entre l’Algérie et l’Espagne, suite au soutien apporté par l’Espagne au Maroc concernant son Sahara dit occidental ou atlantique. Ce bloquage n’a abouti à rien du tout et l’Algérie, qui s’était pénalisée toute seule a dû revenir bredouille sur sa décision.

L’Association des professionnels des banques et des établissements financiers a de nouveau été utilisé par l’Algérie pour empêcher à ses opérateurs économiques d’effectuer toute opération de transbordement ou de transit via les ports marocains en interdisant toute opération de domiciliation pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/transit par les ports marocains.

Cette réaction épidermique algérienne, qui a toujours une vision diplomatique et économique à très court terme, fait suite à l’initiative internationale du Roi Mohammed VI de favoriser l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique (ces pays sont enclavés).

Les autorités algériennes considèrent que cette initiative royale va à l’encontre de leurs intérêts, surtout dans la mesure où l’initiative marocaine vise une sous-région où l’Algérie perd beaucoup de son influence.

À défaut de pouvoir rivaliser avec le Maroc dans une course de cette taille, l’Algérie, qui espérait se relancer avec un projet géant à Cherchell pour contrer l’ascension du Port de Tanger Med, vient de transposer cette bataille portuaire et escompte impacter ainsi le trafic du premier port à conteneurs en Méditerranée et en Afrique.

En ne passant plus par le complexe industrialo-portuaire marocain de Tanger Med, le coût du fret maritime de l’Algérie va considérablement augmenter, d’autant que le géant portuaire marocain est devenu La porte d’entrée vers la mer Méditerranée. Cette décision de l’Algérie est débile, il n’y a pas d’autre mot. Et c’est d’autant plus inopportun que les navires/cargos évitent la mer Rouge, la mer intercontinentale bordière de l’océan Indien située entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les rebelles yéménites Houthis multiplient les attaques contre les bateaux dans cette zone essentielle pour le commercial mondial.

L’interdiction en Algérie à ses opérateurs économiques de toute opération de transbordement ou de transit via les ports marocains est une démarche absurde, car elle pénalise les ports algériens, à cause de l’allongement des temps logistiques à l’import et à cause des surcoûts généralisés de positionnement: les armateurs facturant le moindre déroutement.

Le seul impact significatif de cette mesure sera le surcoût pour les importateurs algériens.. Cette nouvelle décision algérienne va augmenter significativement le coût du fret maritime à destination de l’Algérie, qui est déjà parmi les plus élevés dans la Méditerranée.