Maroc : les projets de l’Office national des chemins de fer
MAROC : LES PROJETS DE L’OFFICE NATIONAL DES CHEMINS DE FER
L’Office national des chemins de fer (ONCF) s’attelle activement aux préparatifs en vue de la construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les villes de Kénitra et Marrakech. Ce projet d’envergure, qui devrait entrer en service d’ici 2027, bénéficiera d’un financement conséquent de 14,5 milliards de centimes provenant des fonds souverains des Émirats arabes unis. Les travaux, planifiés sur une période de 14 mois, seront segmentés en cinq phases, incluant notamment la mise en place des voies ferrées ainsi que des liaisons entre différentes stations, telles que Rabat, Casablanca et l’aéroport international Mohammed V de Casablanca.
La ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech, conçue pour atteindre une vitesse maximale de 350 km/h, représente un projet d’infrastructure d’une importance capitale pour le développement du secteur ferroviaire au Maroc. Outre son impact sur la connectivité entre les grandes villes du pays, cette ligne promet également de générer d’importantes opportunités d’emploi. En effet, elle devrait offrir environ 70 millions de journées de travail et créer quelque 3 700 emplois permanents pendant sa phase de préparation.
Parallèlement à la progression des travaux, l’Office national des chemins de fer a lancé un processus de consultation en vue de sélectionner un prestataire chargé du suivi environnemental et social du projet, qui s’étendra sur près de 431 kilomètres. Ce suivi, d’une valeur estimée à 10,38 millions de dirhams, vise à garantir une gestion responsable des impacts environnementaux et sociaux liés à la construction et à l’exploitation de la ligne à grande vitesse.
Le projet englobe également la construction et la modernisation de plusieurs gares le long du tracé, comprenant notamment Casa Sud, l’aéroport Mohammed V, le nouveau terminal de Nouaceur, le futur Grand stade de Ben Slimane et Marrakech Palmeraie. Ces gares existantes seront adaptées pour répondre aux besoins spécifiques des trains à grande vitesse.
En outre, l’Office national des chemins de fer a récemment lancé un appel d’offres pour le contrôle technique des études et travaux relatifs à la construction de la gare de Hay Riad. Cette gare, qui sera un « bâtiment-pont » traversant les voies ferrées et reliant les deux rives entre les avenues Annakhil et Hassan II, nécessitera un aménagement minutieux, incluant la création de parkings, de quais, d’espaces extérieurs et de zones commerciales.
Concernant l’aspect matériel roulant, l’Office national des chemins de fer a initié un appel d’offres pour l’acquisition de 150 trains destinés aux services interurbains, aux trains navettes rapides et aux trains de transport en commun, ainsi que 18 trains à grande vitesse pour étendre les lignes existantes. Cette initiative, représentant un investissement d’environ 16 milliards de dirhams, s’inscrit dans une stratégie visant à soutenir la croissance du trafic passager et à moderniser le parc ferroviaire national.
En parallèle, l’Office national des chemins de fer aspire à créer un écosystème industriel ferroviaire au Maroc, avec un fort taux d’intégration locale. À cet effet, un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) international a été lancé en 2022, suscitant l’intérêt de dix fabricants internationaux de matériel roulant. Ce projet ambitieux prévoit une acquisition échelonnée sur quatre ans, un partenariat pour la maintenance, ainsi que le développement industriel, incluant la construction d’une unité de fabrication et la mise en place d’un écosystème ferroviaire durable.
En raison de la complexité et de l’ampleur du projet, l’Office national des chemins de fer a opté pour une procédure de dialogue compétitif en plusieurs étapes, conforme à la réglementation en vigueur. Au-delà de son engagement en faveur de la mobilité durable, ce projet positionne le Maroc de manière favorable en vue de l’événement sportif mondial de 2030, qu’il organisera conjointement avec l’Espagne et le Portugal.