vendredi, novembre 22, 2024
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des obstacles juridiques pour l’extradition de Félix Bingui en France

DES OBSTACLES JURIDIQUES POUR L’EXTRADITION DE FÉLIX BINGUI EN FRANCE

L’extradition de Félix Bingui, également connu sous le pseudonyme « le Chat », l’un des plus notoires narcotrafiquants opérant à Marseille, capturé au début de mars à Casablanca et devant être renvoyé en France, se heurte à des obstacles qui prolongeront le processus.

Félix Bingui avait été appréhendé par les autorités marocaines suite à une alerte rouge d’Interpol émise par la France, sur la base d’un mandat d’arrêt émis par un juge de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, pour une multitude d’accusations, notamment l’importation, le transport, la détention, et le trafic de stupéfiants, ainsi que des charges liées à la criminalité organisée, au blanchiment d’argent et à l’association de malfaiteurs.

Malgré les assurances du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, selon lesquelles l’extradition de Félix Bingui serait imminente, une source proche du dossier révèle que ce processus pourrait s’étendre sur une période allant de six à huit mois.

Philippe Ohayon, l’avocat de Félix Bingui, explique que la procédure d’extradition avec le Maroc n’est pas simple. Elle nécessite d’abord un avis favorable de la Cour de cassation de Rabat, suivi d’un décret d’extradition du Roi du Maroc, une série d’étapes qui peuvent prendre du temps, même lorsque la personne concernée consent à son extradition.

En outre, malgré la coopération régulière entre la France et le Maroc depuis la signature d’une convention en 2008, un article de cette convention pourrait poser problème : l’article 696-6 stipule que l’extradition n’est accordée que si la personne concernée n’est pas poursuivie ou condamnée pour d’autres crimes que ceux ayant motivé l’extradition et antérieurs à celle-ci.

Certains avocats, tels que Keren Saffar, Thomas Bidnic et Raphaël Chiche, qui représentent un autre trafiquant marseillais, Kamel Meziani, condamné à 14 ans de prison au Maroc pour trafic de drogue, mettent en lumière des précédents où la France a déjà violé ce principe de spécialité lors d’extraditions antérieures. Si une telle violation se produisait à nouveau, cela pourrait avoir des conséquences diplomatiques sérieuses.

Pendant ce temps, à Marseille, des affrontements violents opposent le clan Yoda et la DZ Mafia, notamment autour du quartier de La Paternelle, suite à une altercation survenue en Thaïlande en février 2023 entre « le Chat » et le chef de la DZ Mafia. Ces violences, selon la police, ont entraîné la mort d’une quarantaine de personnes l’année précédente, principalement des petits revendeurs et des guetteurs, sans épargner les victimes innocentes.




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