Le «pétrole vert» au cœur de la stratégie énergétique du Maroc
LE «PÉTROLE VERT» AU CŒUR DE LA STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE DU MAROC
La stratégie énergétique du Maroc repose sur une approche axée sur le développement du « pétrole vert », un concept qui suscite un grand intérêt parmi les principaux acteurs du secteur. Cette orientation est au cœur de nombreuses initiatives gouvernementales, dictées par une vision royale ambitieuse visant à transformer le pays en un leader régional en matière d’énergies renouvelables.
La proposition marocaine pour le développement de l’hydrogène vert, une énergie propre et prometteuse, est un élément clé de cette stratégie. Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le gouvernement a élaboré une circulaire détaillant les mesures destinées à favoriser l’essor de ce secteur émergent. Cette circulaire, en vigueur depuis le 11 mars, présente un ensemble de politiques visant à encourager la production industrielle d’hydrogène vert et de ses dérivés, tant pour répondre aux besoins du marché intérieur que pour saisir les opportunités d’exportation.
Pour attirer les investisseurs nationaux et internationaux, le Maroc a pris des mesures importantes, notamment en mettant à disposition un vaste foncier d’un million d’hectares, spécifiquement identifié comme ayant un fort potentiel pour la production d’hydrogène vert. Ce foncier sera progressivement attribué aux porteurs de projets, avec une première phase portant sur 300 000 hectares, répartis en lots de différentes tailles en fonction des besoins des investisseurs. Le Sahara marocain, doté d’importantes ressources en énergie solaire et éolienne, constituera une part significative de ces terres disponibles.
En parallèle, le gouvernement a réservé plus de 1,44 million d’hectares de terres pour des projets d’énergie renouvelable de grande envergure, avec un accent particulier sur la production d’hydrogène vert. Ces investissements, qui totalisent plus de 549 milliards de dirhams, reflètent l’engagement ferme du Maroc envers la transition énergétique et la promotion des énergies propres.
Des entreprises renommées telles que OCP, Acwa Power et Taqa Morocco ont déjà manifesté leur intérêt pour ces opportunités. Par exemple, Taqa Morocco prévoit d’investir 96 milliards de dirhams dans la construction d’une centrale d’énergie renouvelable à Dakhla, entièrement dédiée à la production d’hydrogène vert.
Outre l’accès aux terres, les investisseurs bénéficieront d’une gamme d’incitations fiscales et douanières pour encourager leurs projets. Ces incitations comprennent des exemptions de droits d’importation et de taxes sur la valeur ajoutée pour les équipements et matériaux nécessaires à la production d’hydrogène vert, qu’ils soient acquis localement ou importés.
En outre, le gouvernement envisage de créer des zones d’accélération industrielle spécifiquement dédiées à l’intégration locale de la filière de l’hydrogène vert. Les projets éligibles à ces zones bénéficieront d’avantages supplémentaires, notamment des incitations fiscales et douanières spécifiques à ces zones.
L’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) jouera un rôle central dans la coordination de ces initiatives et servira d’interlocuteur privilégié pour les investisseurs intéressés. Cette approche détaillée et ambitieuse reflète l’engagement résolu du Maroc à tirer parti de ses ressources naturelles abondantes pour promouvoir une transition énergétique durable et créatrice d’emplois.