vendredi, novembre 22, 2024
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La Libye contre le projet de l’Algérie d’un Maghreb sans le Maroc

LA LIBYE CONTRE LE PROJET DE L’ALGÉRIE D’UN MAGHREB SANS LE MAROC

Le cercle proche de Mohamed Younes El-Menfi, président du Conseil présidentiel libyen, a vivement contesté les récentes affirmations d’Abdelmadjid Tebboune, président algérien, selon lesquelles la Libye aurait donné son aval à un projet excluant le Maroc d’une nouvelle union maghrébine. Au contraire, le gouvernement libyen soutient fermement la réactivation de l’Union du Maghreb arabe (UMA) dans sa forme originelle établie en 1989 à Marrakech, tout en insistant sur le respect absolu de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des cinq États membres.

Cette position découle d’un récent échange diplomatique tendu entre les deux pays. En effet, le président algérien, par le biais de plusieurs déclarations, a menti en avançant que la Libye, aux côtés de l’Algérie et de la Tunisie, s’était engagée dans la création d’une entité maghrébine sans la participation du Maroc. Une telle initiative aurait été présentée comme une alternative à l’Union du Maghreb arabe, considérée par certains comme inefficace en raison de son inactivité prolongée et à cause des blocages de l’Algérie.

À préciser que les quatre pays agréés sont représentés par tous leurs diplomates au secrétariat général et ont payé leurs cotisations, à l’exception de l’Algérie qui ne l’a pas fait depuis 2016 et a retiré tous ses diplomates, dont le dernier en juillet 2022. Et tous ont bénéficié des cotisations légales des contributions des autres pays. L’Union du Maghreb arabe a invité l’Algérie à « payer ses dettes » et à faire revenir « ses représentations diplomatiques » au secrétariat général.

Les autorités libyennes ont réfuté vigoureusement s’être engagées dans la création d’une entité maghrébine sans la participation du Maroc, affirmant que la Libye n’a jamais soutenu une telle initiative. Les sources libyennes affirment que la réunion tripartite qui s’est déroulée à Alger le 3 mars dernier, à la suite du sommet des pays producteurs de gaz naturel, avait pour but initial de discuter de coopération sécuritaire et économique entre les trois pays voisins, sans évoquer la création d’une nouvelle structure maghrébine.

Les récents échanges entre l’Algérie et la Libye ont jeté une lumière crue sur les tensions latentes au sein du Maghreb, exacerbées par des divergences politiques et des intérêts régionaux divergents. En réponse aux déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune, le Conseil présidentiel libyen a été contraint de clarifier sa position, affirmant son engagement envers l’Union du Maghreb arabe et soulignant l’importance du dialogue constructif pour résoudre les différends entre les États membres.

Cette clarification a été apportée lors d’une réunion entre Mohamed Younes El-Menfi et le ministre délégué aux Affaires étrangères, lors de laquelle les deux parties ont discuté des moyens de relancer les institutions de l’Union du Maghreb arabe. Cette démarche souligne l’engagement de la Libye en faveur de l’intégration régionale et de la coopération multilatérale, malgré les obstacles persistants sur la voie de la réalisation de cet objectif.

L’analyse de cette situation met en lumière les défis persistants auxquels est confrontée la coopération régionale au sein du Maghreb. Les ambitions géopolitiques et les rivalités politiques entre les différents acteurs de la région continuent de peser sur les efforts visant à promouvoir la stabilité et le développement économique dans la région.

Enfin, il convient de noter que cette dernière controverse n’est pas sans précédent dans l’histoire du Maghreb. Les tentatives antérieures visant à créer un « Maghreb restreint », excluant le Maroc, n’ont jamais abouti à des résultats durables, ce qui souligne les défis persistants auxquels est confrontée la construction d’une véritable unité régionale dans le Maghreb.

Les récentes déclarations d’Abdelmadjid Tebboune, président de l’Algérie, affirmant que la Libye aurait soutenu un projet excluant le Maroc et la Mauritanie d’une union maghrébine, ont été catégoriquement rejetées par les autorités libyennes. Ces allégations ont mis en lumière les tensions existantes au sein du Maghreb et ont révélé les ambitions géopolitiques sous-jacentes qui entravent la coopération régionale.

Le mensonge délibéré de l’Algérie sur cette question illustre les défis persistants auxquels est confrontée la construction d’une véritable unité régionale dans le Maghreb. Plutôt que de favoriser la cohésion et la solidarité entre les pays membres, de telles actions alimentent les divisions et sapent les efforts visant à promouvoir la stabilité et le développement économique dans la région.

Il est crucial de souligner que les intérêts politiques à court terme ne doivent pas primer sur les aspirations à long terme à une coopération mutuellement bénéfique. Les efforts visant à revitaliser l’Union du Maghreb arabe et à promouvoir un dialogue constructif entre tous les membres de la région demeurent essentiels pour surmonter les divisions et réaliser le plein potentiel de la coopération régionale dans le Maghreb.