vendredi, novembre 22, 2024
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L’Union du Maghreb arabe a un nouveau secrétaire général

L’Union du Maghreb arabe a un nouveau secrétaire général

Le diplomate tunisien chevronné Tarek Ben Salem, âgé de 64 ans, a été nommé comme nouveau secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, selon une annonce officielle du ministère tunisien des Affaires étrangères publiée le mardi 28 mai.

Tarek Ben Salem est un ancien ambassadeur de Tunisie à Moscou, à Bamako, à Niamey, et à Ouagadougou. Le communiqué précise que sa nomination est conforme au traité fondateur de l’Union du Maghreb arabe de 1989, et a été proposée par le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed. Les dirigeants des États membres de l’Union ont tous approuvé cette décision.

Tarek Ben Salem entrera en fonction au siège du secrétariat général de l’Union du Maghreb arabe à Rabat à partir du 1er juin. Sa nomination intervient à un moment où certains s’attendaient à ce qu’une nomination soit donnée pour valider une institution qui chapeaute la tentative récente de création d’un « bloc maghrébin à trois ». Cette initiative morte-née proposée par l’Algérie devait supplanter l’Union du Maghreb arabe et avait pour seul but d’éjecter le Maroc du Maghreb. Cependant, la Mauritanie a refusé à plusieurs reprises de rejoindre ce trio, qui s’est réuni en Algérie le 2 mars 2024 et à Tunis le 22 avril. La Libye a souligné très fermement son attachement à l’Union du Maghreb arabe.

L’Algérie n’a pas réussi à concrétiser sa manœuvre hostile au Maroc. Ainsi, ces réunions se sont transformées en une simple plateforme de discussion tripartite abordant des questions telles que « la sécurité des frontières communes, la lutte contre la migration irrégulière, la mise en œuvre de grands projets d’investissement communs, tels que l’énergie, la production de céréales, le dessalement de l’eau de mer, et les défis climatiques ».  L’Algérie s’est donc retrouvée avec un « bloc maghrébin » à deux avec la Tunisie…

La nomination du diplomate tunisien Tarek Ben Salem est perçue en Algérie comme un triomphe, notamment dans les médias locaux qui la présentent comme une grande victoire diplomatique. Cette « victoire » est vue comme étant contre l’ancien secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, Taeïb Baccouche. Ce dernier a souvent été la cible d’attaques acerbes de la part de la junte algérienne et des médias à sa botte, qui l’ont qualifié de « serviteur de la diplomatie du Makhzen » (terme désignant le régime marocain).

Le dernier incident qui a soulevé la colère de l’Algérie envers Taeïb Baccouche est survenu il y a un an, lorsque ce dernier a désigné la diplomate marocaine, Amina Selmane, en tant que représentante permanente de l’Union du Maghreb arabe auprès de l’Union africaine. Cette nomination, qui a été agréée par Moussa Faki, le président de la Commission de l’Union africaine, a provoqué une vague d’indignation injustifiée en Algérie.

À cet égard, l’Algérie reproche à Taïeb Baccouche de parler trop ouvertement et elle lui en veut d’avoir révélé que, depuis 2016, l’Algérie, non seulement entrave le bon fonctionnement des institutions maghrébines, mais c’est le seul pays qui n’a jamais contribué financièrement à l’Union du Maghreb arabe, tandis que les 4 autres pays (Maroc, Mauritanie, Libye, Tunisie)  s’acquittent de leurs cotisations.

l’Union du Maghreb arabe, après le diplomate tunisien Mohamed Amamou (1991-2002), le diplomate tunisien Habib Boulares (2002-2006), le diplomate tunisien Habib Ben Yahia (2006-2016) et le diplomate tunisien Taïeb Baccouche (2024). Le fait que les secrétaires généraux soient tous tunisiens ne doit pas vous surprendre : selon le Traité de Marrakech, le secrétaire général de l’UMA doit être de nationalité tunisienne.

Cela fait du diplomate tunisien Tarek Ben Salem le 5ème secrétaire général deAinsi, avec cette nouvelle nomination, on peut maintenant espérer un renouveau de l’Union du Maghreb arabe. D’autant plus que les cinq chefs d’État se sont accordés sur la nomination d’un nouveau secrétaire général, ce qui est un geste puissant pour revigorer cette institution et répondre aux défis rencontrés par les peuples du Maghreb.