mercredi, janvier 15, 2025
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Le sud de Casablanca alimenté en eau dessalée dès septembre

Le sud de Casablanca alimenté en eau dessalée dès septembre

Casablanca : Le sud de la ville sera alimenté en eau dessalée d’El Jadida dès le mois de septembre

Le stress hydrique devient une réalité de plus en plus palpable, notamment dans les grandes métropoles comme Casablanca, où la demande en eau est particulièrement élevée. Cette situation préoccupante résulte non seulement de la sécheresse qui a frappé le pays ces dernières années, mais aussi de politiques ayant conduit à une exploitation excessive des nappes phréatiques, considérées comme des réserves stratégiques pour le Maroc.

Nabila Rmili, maire de Casablanca, a tiré la sonnette d’alarme sur l’état « critique et préoccupant » de l’approvisionnement en eau dans la ville. Elle a souligné que Casablanca dépend désormais entièrement de l’eau du fleuve Bouregreg, transportée via une autoroute hydraulique.

Lors de la session extraordinaire du Conseil communal de Casablanca tenue ce mercredi, Nabila Rmili a exprimé sans détour son inquiétude : « La situation est très préoccupante. Nous faisons face à un stress hydrique sans précédent, et le sud de Casablanca est particulièrement touché, avec une quasi-absence d’eau. Il était impératif d’agir », a-t-elle déclaré.

Elle a également salué les efforts déployés en un temps record, parlant d’une véritable « course contre la montre » pour éviter des coupures d’eau dans des zones comme le sud de Casablanca, Dar Bouazza, Nouaceur, et d’autres localités. En seulement quatre mois, des travaux ont permis de connecter les canaux d’eau provenant du Bouregreg, initialement destinés au nord de la ville, pour alimenter également le sud de Casablanca.

« En quatre mois, nous avons sauvé Casablanca », a affirmé Nabila Rmili avec fierté, expliquant que le réservoir de la zone sud était presque à sec. « Il n’y avait pratiquement plus d’eau, mais maintenant, grâce à l’eau du Bouregreg, toute la ville est alimentée. »

Cependant, Nabila Rmili a précisé que les réserves d’eau de Casablanca restent limitées et doivent être utilisées avec précaution pour ne pas épuiser les ressources du Bouregreg. Elle a mentionné que le débit a été réduit, car « il est impossible de maintenir cette situation à long terme ».

Elle a également exprimé l’espoir que la connexion à l’eau dessalée en cours de finalisation par l’Office chérifien des phosphates (OCP) puisse alléger la pression sur les ressources actuelles. « Le wali de la région mène un travail colossal pour achever cette connexion depuis El Jadida. Les travaux sont à 90 % terminés, et nous espérons relier la zone sud de Casablanca aux eaux dessalées d’ici septembre prochain », a-t-elle précisé.

Parallèlement, la présidente du Conseil communal a exhorté les habitants de Casablanca à adopter une consommation d’eau plus rationnelle. « Nous devons utiliser l’eau de manière raisonnée. Ne laissez pas les robinets ouverts inutilement. Nos réserves actuelles doivent nous suffire jusqu’à l’arrivée de l’eau dessalée dans un mois ou deux », a-t-elle insisté.

Nabila Rmili a également rappelé l’importance de réduire le gaspillage de l’eau, soulignant : « Il est temps de comprendre que l’eau n’est pas une ressource inépuisable. Ce que nous avons doit nous permettre de passer les prochains mois sans coupure d’eau, mais cela nécessite la collaboration de tous ». Elle a également noté que la consommation d’eau atteint des niveaux critiques durant l’été, particulièrement en juillet, août, et septembre.

La maire de Casablanca a conclu en mentionnant que le débit d’eau avait été réduit de seulement 10 % afin de préserver une partie des réserves. Elle a également fait référence au dernier discours du Trône du Roi Mohammed 6, qui a mis en lumière la question cruciale de l’eau. « Nous ne devons pas sous-estimer la gravité de la situation. Il est crucial que nous restions unis pour surmonter cette crise et espérer des jours meilleurs dans les mois à venir », a-t-elle averti.




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