lundi, novembre 25, 2024
InternationalmétéoNational

Des modèles météorologiques prévoient de la pluie au Sahara

Des modèles météorologiques prévoient de la pluie au Sahara

Des modèles météorologiques prévoient des précipitations généralisées dans tout le Sahara

La vaste région désertique du Sahara se prépare à vivre une période de précipitations inhabituelles et intenses au cours des deux prochaines semaines, un événement qui pourrait s’avérer historique. Les météorologues anticipent des niveaux de pluie pouvant excéder de 500 à 1 000 % les normes saisonnières pour la période d’août à septembre. Le Sahara, qui s’étend sur 9,2 millions de kilomètres carrés en Afrique du Nord, est traditionnellement l’une des régions les plus arides du globe, où certaines zones ne reçoivent que 25 mm de pluie par an, voire moins.

D’après les prévisions météorologiques détaillées par Severe Weather Europe, bien que des événements pluvieux majeurs surviennent en moyenne une fois par décennie dans le Sahara, les précipitations à venir pourraient égaler ou même surpasser l’épisode historique de 1994. Durant cette période, certaines régions pourraient enregistrer entre 70 et 300 mm de pluie, ce qui correspondrait à l’équivalent d’une à quinze années de précipitations normales pour ces zones. Un tel phénomène s’explique par un déplacement significatif de la zone de convergence intertropicale (ZCIT), une bande de nuages et de précipitations située généralement près de l’équateur. Ce déplacement vers le nord est inhabituel et pourrait fortement bouleverser les conditions météorologiques habituelles, en affectant potentiellement la saison des ouragans dans l’Atlantique.

Depuis le mois de juin, la ZCIT se situe bien plus au nord que d’ordinaire, ce qui perturbe les régimes climatiques standard dans la région. Les modèles climatiques actuels prévoient que ces précipitations s’étendront de manière généralisée à travers le Sahara durant les 16 prochains jours. Le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) a d’ailleurs signalé des anomalies pluviométriques exceptionnelles qui pourraient se poursuivre jusqu’au début du mois de septembre. Certaines régions pourraient ainsi recevoir plus de 1 000 % des précipitations normales attendues.

La rareté de ce phénomène est corroborée par l’analyse des données historiques : en examinant les précipitations du mois d’août au cours des 53 dernières années, seules quatre années ont enregistré de fortes anomalies positives. Quant aux données de septembre, elles ne montrent qu’un seul événement comparable, survenu en 1994. Cela laisse entrevoir que 2024 pourrait s’inscrire parmi les années les plus humides jamais enregistrées pour le Sahara.

Les experts soulignent que de tels événements météorologiques pourraient être le signe d’une instabilité croissante du système climatique mondial. Cette situation pourrait avoir des implications profondes, bien que les effets à long terme restent encore incertains. Un tel événement météorologique met en lumière la dynamique complexe et parfois imprévisible du climat terrestre. Des précipitations d’une telle ampleur dans une région aussi aride que le Sahara pourraient entraîner des bouleversements environnementaux, modifiant temporairement les paysages désertiques et affectant potentiellement la faune, la flore et les populations locales.

Les autorités et les scientifiques resteront attentifs à l’évolution de cet événement, qui constitue un rappel puissant de la vulnérabilité des systèmes climatiques face à des changements potentiellement rapides et significatifs.






À lire aussi :

Les dangers qui pèsent sur l’océan Pacifique