3ème erreur de Benjamin Netanyahu avec la carte du Maroc
3ème erreur de Benjamin Netanyahu avec la carte du Maroc
Pour la troisième fois, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a commis une erreur en présentant une carte officielle du Maroc. Ce nouvel incident, survenu lors d’un point de presse consacré à la poursuite des hostilités contre Gaza, marque un tournant, car il s’agit désormais d’une répétition qui soulève des doutes sur la sincérité des intentions du dirigeant israélien. En effet, cette troisième bévue dépasse le cadre d’une simple maladresse pour se rapprocher davantage d’une volonté délibérée, en contradiction avec la reconnaissance formelle par Israël de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Lors de cette conférence de presse, Netanyahu est apparu avec une carte de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) dans laquelle le Sahara était mentionné distinctement comme « Sahara occidental », et ce, malgré le fait que la carte présentait le Maroc et le Sahara comme un territoire unifié. Ce détail a immédiatement suscité des interrogations et des spéculations quant aux intentions de Netanyahu à l’égard du Royaume du Maroc, dont les relations diplomatiques, bien que normalisées dans le cadre des Accords d’Abraham, sont régulièrement mises à l’épreuve.
Il convient de rappeler que le Maroc, signataire des Accords d’Abraham en 2020, n’a jamais renoncé à son soutien aux droits des Palestiniens. Rabat continue d’adopter une position ferme et intransigeante en faveur de la résolution du conflit israélo-palestinien, tout en demandant la cessation des hostilités à Gaza. Cette posture a souvent mis le Royaume en décalage avec certaines orientations israéliennes, et la réitération de cette « erreur » par le Premier ministre israélien pourrait être perçue comme une réponse subtile à ces divergences diplomatiques.
Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que Benjamin Netanyahu se trouve au cœur d’une polémique liée à la représentation du Maroc. En octobre 2023, une première erreur avait déjà suscité l’indignation au Maroc, lorsque Netanyahu avait été photographié en compagnie de la Première ministre italienne, Georgia Meloni, avec une carte du Royaume du Maroc amputée de son Sahara en arrière-plan. À l’époque, la diplomatie israélienne s’était empressée de publier un communiqué affirmant qu’il s’agissait d’une carte ancienne, qui ne reflétait en aucun cas la position officielle du gouvernement israélien. Israël avait réitéré son engagement à respecter la souveraineté marocaine sur les provinces sahariennes, un point clarifié dans une lettre envoyée par Netanyahu au Roi Mohammed VI en juillet 2023, où il reconnaissait explicitement le Sahara comme partie intégrante du Royaume du Maroc.
Cependant, malgré cette clarification, l’image avait circulé rapidement sur les réseaux sociaux et provoqué une vague d’indignation parmi les citoyens marocains. Nombreux sont ceux qui ont interprété cet incident comme une provocation, voire une forme de chantage déguisé, de la part d’Israël à l’égard du Maroc. Cette colère s’explique notamment par l’implication active du peuple marocain dans la défense de la cause palestinienne, à travers des manifestations de soutien et des appels à l’arrêt des violences israéliennes à Gaza. Le sentiment d’avoir été trahi ou méprisé par un allié potentiel a accentué l’indignation. Cette première « erreur » avait alors été perçue comme une tentative de pression diplomatique, renforçant la méfiance de la population marocaine vis-à-vis des véritables intentions israéliennes.
Le deuxième incident est survenu lors d’une apparition médiatique de Benjamin Netanyahu sur la chaîne d’information française LCI, où il présentait à nouveau une carte du monde arabe dans laquelle le Maroc était séparé de son Sahara. Cet événement, survenu quelques mois après le premier, avait de nouveau alimenté la controverse. Cette fois encore, Israël avait rapidement tenté d’éteindre la polémique en expliquant qu’il s’agissait d’une erreur technique due à l’utilisation d’une carte non actualisée. Le gouvernement israélien avait présenté ses excuses, précisant que sa position officielle n’avait pas changé et qu’il reconnaissait toujours la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Cependant, la répétition de ces incidents, avec cette troisième « erreur » en septembre, a renforcé les doutes sur la bonne foi du Premier ministre israélien. De plus en plus de voix s’élèvent au Maroc, remettant en question la sincérité des relations bilatérales entre les deux pays, d’autant plus que ces erreurs surviennent dans un contexte de tensions croissantes liées au conflit israélo-palestinien. L’opinion publique marocaine, déjà très sensible aux questions de souveraineté nationale et de soutien à la cause palestinienne, perçoit ces incidents comme des actes de défiance, voire des provocations délibérées.
La réaction rapide du bureau de Netanyahu, via la plateforme X (anciennement Twitter), affirmant que la mention du « Sahara occidental » sur la carte était une erreur, semble insuffisante pour calmer les esprits. En effet, le fait que cet incident soit le troisième du genre laisse penser à une récidive intentionnelle, ou du moins à un manque de vigilance inadmissible dans le contexte sensible des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc.
À ce stade, il devient difficile de croire à une simple maladresse. Ce type de « bévue » répétée, surtout concernant un sujet aussi crucial pour le Maroc que la question de son intégrité territoriale, risque de porter un coup dur à la coopération entre les deux nations. D’autant plus que la reconnaissance par Israël de la souveraineté marocaine sur le Sahara avait été perçue comme une avancée majeure dans les relations bilatérales, consolidant l’accord de normalisation entériné par les Accords d’Abraham.
Si Israël souhaite préserver et renforcer ces relations, une clarification plus poussée et des garanties sur l’avenir de sa position concernant le Sahara marocain seront probablement nécessaires. Dans le cas contraire, ces « erreurs » pourraient entacher durablement la confiance entre les deux pays et compromettre les collaborations futures, que ce soit dans le domaine diplomatique, économique ou sécuritaire.
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