lundi, septembre 23, 2024
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Maroc : une analyse de l’économiste Alexandre Kateb

Maroc : une analyse de l’économiste Alexandre Kateb

Maroc : une analyse du centre de recherche américain Carnegie Endowment for International Peace, commandée par les autorités marocaines

Sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a entrepris une transformation profonde, s’inscrivant dans une dynamique de modernisation ambitieuse, tournée vers l’avenir, et fondée sur les principes de durabilité et de résilience. Selon une analyse du prestigieux centre de recherche américain Carnegie Endowment for International Peace, le Royaume s’est distingué au cours des 25 dernières années par des réformes structurelles majeures, visant à positionner le pays dans les chaînes de valeur mondiales tout en surmontant de nombreux défis socio-économiques. Alexandre Kateb, l’économiste à l’origine de cette analyse, souligne que cette stratégie a permis au Maroc de réaliser des avancées significatives, malgré un contexte mondial en constante évolution.

Dans cette optique, le Maroc a su se tailler une place dans l’économie mondiale en devenant un acteur clé des chaînes de valeur internationales. Cette intégration a facilité l’attraction d’investissements directs étrangers (IDE), stimulant ainsi le développement d’une industrie marocaine tournée vers l’exportation. Ce processus a également été marqué par une croissance notable des infrastructures modernes et de grands projets structurants, soutenant le positionnement du Maroc comme une plaque tournante commerciale et industrielle dans la région.

L’analyse met en avant les progrès économiques et sociaux considérables réalisés par le pays. Entre 1998 et 2023, l’espérance de vie au Maroc est passée à environ 75 ans, tandis que le revenu par habitant et la durée moyenne de scolarisation ont presque doublé. En parallèle, le taux de pauvreté absolue a chuté de manière spectaculaire, atteignant seulement 1,7 %, tandis que l’accès à l’électricité et à l’eau potable dans les zones rurales s’est généralisé, atteignant 100 %. Ce progrès socio-économique est le fruit d’un ensemble de politiques publiques ambitieuses, soutenues par des réformes visant à améliorer la qualité de vie de la population, à renforcer les infrastructures et à attirer les investissements.

Sur le plan des infrastructures, l’analyse met en exergue plusieurs réalisations emblématiques qui ont transformé le paysage économique et industriel marocain. Parmi celles-ci, le port Tanger-Med se distingue comme la plus grande plateforme à conteneurs de la Méditerranée, consolidant le rôle du Maroc en tant que hub logistique de premier plan. De plus, le lancement du premier train à grande vitesse d’Afrique, reliant Tanger à Casablanca, témoigne de l’engagement du Royaume à moderniser ses réseaux de transport. En parallèle, le Maroc est devenu le principal producteur et exportateur de voitures en Afrique, dépassant largement l’Afrique du Sud, ce qui illustre la montée en puissance de son industrie automobile. Grâce à ces avancées, les infrastructures de transport aérien, routier et portuaire du pays répondent désormais aux normes internationales établies par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L’orientation stratégique du Maroc vers l’Afrique subsaharienne, amorcée au début des années 2000, est un autre aspect crucial de son positionnement international. Le Royaume a multiplié les investissements dans cette région, avec des engagements majeurs dans des secteurs clés tels que les banques, les assurances, les télécommunications, et les travaux publics. Ces investissements couvrent un large éventail de pays, des côtes atlantiques de l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Sahel et au bassin du Congo. L’analyse souligne que cette stratégie africaine a pris une nouvelle dimension depuis le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017, renforçant sa position en tant qu’acteur régional de premier plan. À ce titre, le Maroc a mis en œuvre des projets structurants destinés à favoriser une intégration économique accrue du continent, notamment à travers l’Initiative atlantique, lancée par le Roi Mohammed VI. Cette initiative a pour objectif de renforcer les liens économiques entre 23 pays africains situés le long de la côte atlantique, tout en offrant un accès stratégique à l’océan aux pays enclavés du Sahel.

Sur le plan géopolitique, le Maroc a su habilement diversifier ses partenariats internationaux tout en maintenant des relations solides avec ses alliés traditionnels, notamment les États-Unis et l’Union européenne. Depuis 2006, le Royaume a également renforcé ses liens avec la Chine, en particulier à travers la signature d’un accord en 2022 concernant l’initiative « la Ceinture et la Route ». Ce partenariat stratégique avec la Chine s’inscrit dans la volonté du Maroc de s’intégrer davantage dans les réseaux commerciaux mondiaux tout en renforçant ses infrastructures.

Parallèlement à ces efforts, le Maroc s’est lancé dans une transition énergétique ambitieuse depuis 2009, visant à adopter un modèle de développement plus durable. L’implémentation de la Stratégie nationale de la transition énergétique a permis au Royaume de se fixer des objectifs audacieux, notamment celui de porter la part des énergies renouvelables à 52 % dans son mix énergétique d’ici 2030. Un des projets phares de cette transition est la station solaire Noor, l’une des plus grandes au monde. Déjà en 2023, les énergies renouvelables représentaient 37 % de la capacité de production électrique du pays, illustrant les progrès rapides réalisés dans ce secteur. Ce virage vers les énergies vertes positionne le Maroc comme un leader continental en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique.

L’analyse de Carnegie Endowment for International Peace montre que, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a non seulement renforcé ses fondations économiques et sociales, mais a également su s’imposer comme un acteur incontournable sur la scène régionale et internationale. Ses réformes profondes, sa politique d’ouverture vers l’Afrique et son engagement en faveur du développement durable sont autant de facteurs qui lui permettent de jouer un rôle de premier plan dans un contexte mondial en pleine mutation.

Le Maroc devra entreprendre de nouvelles réformes institutionnelles tout en optimisant l’utilisation de son capital humain. Ces réformes sont essentielles pour garantir une concurrence équitable dans des secteurs cruciaux tels que l’accès à une éducation et une formation de qualité, ainsi que l’accès au financement et aux marchés publics. Il est également important de souligner que la dette publique du Maroc, incluant la dette garantie, a dépassé 80 % du PIB, tandis que la dette extérieure dépasse 50 % du PIB. Ces chiffres, en forte hausse depuis la pandémie de COVID-19, reflètent une pression financière accrue. Dans ce contexte, le Fonds monétaire international (FMI) préconise une consolidation budgétaire visant à ramener le ratio dette/PIB à ses niveaux d’avant 2020. Cependant, sans réformes fiscales qui permettraient de créer une marge budgétaire suffisante, cette consolidation pourrait compromettre le financement des réformes structurelles nécessaires et retarder les investissements cruciaux pour la transformation de l’économie marocaine.




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