mardi, septembre 24, 2024
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Maroc : renforcement de la lutte contre le braconnage

Maroc : renforcement de la lutte contre le braconnage

L’Agence nationale des eaux et forêts renforce la lutte contre le braconnage à la veille de la nouvelle saison de chasse
Agence nationale des eaux et forêts ANEF Maroc
À l’approche imminente de la nouvelle saison de chasse, l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) intensifie ses efforts pour lutter contre le fléau du braconnage, un problème qui prend de l’ampleur dans plusieurs régions du Maroc. Consciente des enjeux écologiques et des menaces pesant sur la biodiversité, l’ANEF a déployé un dispositif de contrôle renforcé pour surveiller et sanctionner les infractions à la législation en matière de chasse et de protection de la faune. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à préserver les ressources naturelles du pays tout en répondant aux défis environnementaux.

Dans un communiqué officiel, l’ANEF a souligné l’importance de ces mesures de surveillance accrues, en précisant que plusieurs infractions graves ont été constatées entre le 12 et le 22 septembre dans diverses régions du royaume. Ces violations témoignent de la persistance du phénomène de braconnage, malgré les restrictions légales en vigueur et les efforts des autorités pour contrôler cette activité illicite.

Un exemple marquant de ces infractions a été enregistré à Safi, dans la zone de Youssoufia, le 12 septembre. Un braconnier a été surpris en pleine chasse alors que la saison était officiellement fermée. Lors de l’intervention des agents forestiers, une arme de chasse prohibée a été saisie. Un procès-verbal a été rédigé, et des poursuites ont été engagées à l’encontre de l’individu impliqué. Cet incident illustre la vigilance et la réactivité des autorités dans leur lutte contre les pratiques illégales liées à la chasse.

Dans la région de Taounate, deux infractions distinctes ont été signalées le 19 septembre. La première a été détectée lors d’un contrôle routier dans la forêt du Moyen Ourgha, où deux individus ont été interceptés avec neuf perdreaux et sept palombes capturés en période de fermeture. Ils utilisaient des moyens illégaux pour chasser ces oiseaux protégés. La seconde infraction a eu lieu sur un terrain privé sous amodiation de chasse à Tafrante, où un braconnier, accompagné d’un chien de race Slougui, a été surpris en flagrant délit. L’homme a agressé les agents forestiers qui tentaient de l’appréhender. Le chien a été saisi, et une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.

Un autre cas de chasse illégale a été signalé à Zaio, dans la région de l’Oriental, le 21 septembre. Un pigeon colombin a été capturé illégalement dans une réserve permanente à l’aide d’une arme prohibée, laquelle a été immédiatement confisquée par les autorités compétentes. Ces incidents montrent clairement l’utilisation d’armes non conformes et la pratique de la chasse en dehors des périodes autorisées, ce qui constitue une menace pour la conservation de la faune locale.

Un cas encore plus grave a été constaté à Taroudant, dans la région de Souss-Massa, le 22 septembre, lorsque les agents forestiers sont intervenus rapidement pour mettre fin à une chasse illégale impliquant la capture et la détention d’une gazelle de Cuvier, une espèce protégée et en danger d’extinction. Les forces de l’ordre ont interpellé deux ressortissants étrangers et un citoyen marocain. L’arme de chasse utilisée, ainsi que le véhicule et d’autres moyens illégaux, ont été saisis. Cet incident souligne la gravité des infractions touchant des espèces en danger, ce qui amplifie les efforts déployés pour préserver la faune unique du Maroc.

Ces opérations de terrain, bien que diverses dans leurs modalités, démontrent la détermination accrue de l’ANEF à intensifier les actions de surveillance et de répression du braconnage à l’aube de l’ouverture de la saison de chasse. L’Agence nationale des eaux et forêts rappelle que ces actes illégaux non seulement portent atteinte à la biodiversité du pays, mais présentent également un danger direct pour le personnel forestier engagé dans la protection des espèces. Un exemple frappant a eu lieu à Safi le 19 septembre, où un braconnier a tenté de pénétrer dans une réserve de gazelles et a tiré sur un gardien avant de s’enfuir. Ce type d’incident met en lumière les risques encourus par les agents forestiers dans l’exercice de leurs fonctions.

En termes de sanctions, l’ANEF précise que les contrevenants s’exposent à des amendes allant de 8.000 à 100.000 dirhams en fonction de la gravité des infractions commises. Dans les cas les plus sérieux, les coupables risquent des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois. Ces mesures visent à dissuader toute récidive et à renforcer le respect de la législation en vigueur pour protéger la richesse naturelle du Maroc. L’agence déplore également que chaque année, environ 300 actes de braconnage soient recensés à travers le pays, soulignant la persistance de ce problème malgré les efforts déployés pour y remédier.

Pour intensifier la lutte contre ce fléau, l’ANEF collabore étroitement avec les autorités locales et la Gendarmerie Royale. Ensemble, ils s’engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter la législation sur la chasse et la faune, et protéger ainsi les ressources naturelles du pays. L’ANEF invite par ailleurs l’ensemble des citoyens à jouer un rôle actif dans la protection des écosystèmes en respectant les lois en vigueur. L’agence rappelle que des sanctions sévères seront appliquées à l’encontre de tout contrevenant, dans le but de préserver le patrimoine naturel du Maroc pour les générations futures.

Les efforts intensifiés de l’Agence nationale des eaux et forêts illustrent une volonté claire de renforcer la protection de la biodiversité et de garantir un environnement sain, exempt de pratiques illégales, dans le cadre de la saison de chasse à venir. Ces mesures strictes visent à créer un cadre durable pour la préservation des écosystèmes et à sensibiliser le public à l’importance du respect de la législation pour la sauvegarde des espèces protégées.