Maroc : les autorités empêchent le mariage de deux hommes
Maroc : les autorités empêchent le mariage de deux hommes
Dimanche dernier, les autorités locales d’Ourika, située dans la province d’Al Haouz, ont pris des mesures fermes pour empêcher la tenue d’une cérémonie de mariage homosexuel qui devait se dérouler dans un hôtel de la commune rurale. Cette union, planifiée entre un ressortissant français et un citoyen néo-zélandais, devait rassembler une cinquantaine d’invités, parmi lesquels figuraient des proches et amis du couple.
Les organisateurs de l’événement avaient d’abord dissimulé la véritable nature de la cérémonie en présentant celle-ci comme étant une simple fête d’anniversaire, un subterfuge visant à éviter toute suspicion et à contourner les restrictions légales en vigueur au Maroc. Cependant, les autorités locales, alertées par des informations faisant état de la nature réelle de la célébration, sont intervenues promptement pour annuler l’événement.
Cette intervention n’est pas un cas isolé. En effet, le pays a récemment été le théâtre d’autres tentatives similaires. En juin dernier, à Fès, une situation comparable s’est produite lorsque les autorités locales ont interrompu un autre mariage homosexuel entre deux étrangers, empêchant sa célébration dans un établissement privé. Ces événements rappellent que, conformément à la législation marocaine en vigueur, les unions entre personnes de même sexe sont strictement interdites et considérées comme une violation des lois religieuses et sociales du pays.
Le cadre juridique marocain, qui repose en grande partie sur des valeurs religieuses et culturelles, prohibe de manière explicite les relations homosexuelles, et toute tentative publique de célébrer de telles unions est immédiatement réprimée. Les articles du Code pénal, notamment l’article 489, prévoient des sanctions sévères pour les actes jugés contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs, incluant des peines d’emprisonnement et des amendes.
Ces événements illustrent également le fossé persistant entre certaines pratiques culturelles et légales marocaines et les évolutions sociales observées dans d’autres pays, notamment occidentaux, où les mariages entre personnes de même sexe sont désormais légalisés. Le Maroc, bien qu’ayant fait des progrès notables en matière de droits humains, reste attaché à un cadre normatif strict qui dicte les comportements sociaux et moraux.
Dans ce contexte, les autorités continuent de surveiller de près les événements susceptibles de contredire ces normes, comme en témoigne leur vigilance accrue face aux tentatives de célébration d’unions homosexuelles. Ces interventions sont généralement bien reçues par une large partie de la société marocaine, profondément ancrée dans des valeurs conservatrices. Toutefois, elles suscitent également des débats au sein de la communauté internationale et chez certains militants des droits humains qui plaident pour un élargissement des libertés individuelles et la reconnaissance de la diversité des orientations sexuelles, un non-débat dans la société marocaine.