Algérie : le Maroc accusé des émeutes du stade d’Alger
Algérie : le Maroc accusé des émeutes du stade d’Alger
Les médias et plusieurs organisations politiques en Algérie ont rapidement réagi aux émeutes qui ont éclaté samedi au stade Ali La Pointe à Alger, lors du match entre le Mouloudia Club d’Alger (MCA) et l’Union Sportive Monastirienne (Tunisie), en accusant directement le Maroc d’être à l’origine des troubles. Ce match, comptant pour les éliminatoires de la Ligue des champions d’Afrique, a été marqué par de violents affrontements entre les supporters algériens et les forces de l’ordre, ainsi que par des actes de vandalisme ciblant les installations du stade. L’incident tragique a pris une tournure dramatique avec le décès d’un supporter algérien, augmentant la tension autour de l’événement. Les vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux montrent l’ampleur des violences, où l’on peut voir des scènes de chaos entre les supporters et la police, ainsi que la destruction de plusieurs infrastructures du stade.
Les accusations d’ingérence du Maroc dans les affaires internes de l’Algérie sont récurrentes dans les discours officiels et médiatiques algériens. Dans la foulée de ces événements, le quotidien algérien Echorouk, connu pour sa ligne éditoriale pro-gouvernementale, a très vite avancé la thèse d’un complot orchestré contre l’Algérie, visant à déstabiliser le pays. Dans ses colonnes, le journal affirme que le Maroc, régulièrement désigné comme responsable de divers incidents en Algérie, serait derrière les troubles. Echorouk rapporte que ces événements auraient été intentionnellement provoqués pour exploiter l’importante base historique des supporters du MCA dans le but de ternir l’image de l’Algérie à l’international. Citant des « observateurs informés objectifs » non identifiés, le média avance que les indices pointent vers une tentative ratée de manipulation des supporters, orchestrée par des réseaux étrangers liés au Maroc. Plus précisément, le journal fait état d’une collaboration supposée entre des « réseaux terroristes de Rachad » et des « éléments makhzéniens », qui auraient été mobilisés pour détourner l’attention de ce qu’Echorouk qualifie de « scandale majeur » au Maroc, en référence à la crise de l’émigration clandestine des jeunes Marocains. Le journal ajoute que le Mouloudia Club d’Alger doit désormais se préparer à protéger non seulement ses supporters, mais aussi sa réputation sur la scène africaine, compte tenu de son engagement dans la Ligue des champions d’Afrique.
Cette campagne médiatique a été relayée par plusieurs partis politiques algériens, notamment le Mouvement El-Bina, une formation islamiste influente en Algérie. Ce dernier a cherché à minimiser les violences en les qualifiant de simples « escarmouches » dans le cadre d’une compétition sportive, mais a rapidement accusé le Maroc de mener une « campagne de propagande malveillante ». Selon El-Bina, le régime marocain aurait délibérément déformé les faits pour créer des tensions entre les Algériens et leurs voisins tunisiens, exploitant la mort du supporter pour tenter de saper la légitimité des forces de sécurité algériennes et affaiblir le lien historique qui unit le peuple algérien à son armée. Le parti accuse également le Maroc de détourner l’attention des crises internes auxquelles il fait face, notamment les difficultés politiques, économiques et sociales.
Parallèlement, la Fédération Tunisienne de Football (FTF) a pris des mesures concrètes en déposant une plainte officielle auprès de la Confédération Africaine de Football (CAF). La Fédération Tunisienne de Football dénonce les abus subis par les membres de la délégation de l’Union Sportive Monastirienne, qui ont été victimes d’agressions avant, pendant et après le match.
La Fédération Tunisienne de Football a écrit officiellement pour se plaindre des violations subies par l’équipe de la Fédération sportive de Monastir lors de son match contre le Mouloudia Alger pour le match retour du deuxième tour des éliminatoires de la Ligue africaine des champions pour la saison sportive 2024-2025. La correspondance comprenait également une explication détaillée des événements violents qui ont accompagné le match et des attaques dont la délégation de la Fédération sportive de Monastir a été victime avant, pendant et après le match. L’autorité l’a jointe à des vidéos documentant les conditions très difficiles dans lesquelles s’est déroulé le match. a eu lieu, soulignant son soutien inconditionnel à la position de l’équipe de la Fédération sportive de Monastir dans la plainte qu’elle a déposée.
Les répercussions de cette affaire sur les relations sportives, politiques et diplomatiques entre les deux nations restent à suivre, en fonction des décisions qui seront prises par les instances internationales telles que la Confédération Africaine de Football.
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