Le Maroc deuxième exportateur d’engrais sur le marché européen

Selon l’agence de presse russe Ria Novosti, les exportations d’engrais en provenance du Maroc à destination de l’Union européenne ont enregistré une augmentation spectaculaire en juillet dernier, atteignant un montant de 111 millions d’euros, ce qui représente une multiplication par trois par rapport aux mois précédents. Cette performance place le Maroc au deuxième rang des principaux fournisseurs d’engrais de l’UE, juste derrière la Russie.

Le quotidien arabophone Al Akhbar met en lumière les points clés de cette analyse. D’après ce rapport, les achats d’engrais dans l’Union européenne ont fortement progressé en juillet, totalisant 643 millions d’euros. Cette forte demande résulte des fluctuations des marchés mondiaux, notamment en raison de la crise russo-ukrainienne qui a bouleversé les chaînes d’approvisionnement.

La Russie : principal fournisseur de l’UE
La Russie maintient sa position de premier fournisseur d’engrais pour l’Union européenne, avec une part de marché de 31%, un chiffre record depuis mars 2022. En termes de valeur, les exportations russes vers l’UE en juillet se sont élevées à environ 200 millions d’euros, soit 1,7 fois plus que le mois précédent. Ce montant est également le plus élevé depuis novembre 2022.

Le Maroc : une percée stratégique
Le Maroc, grâce à ses importantes ressources en phosphates, a consolidé sa position en tant que second fournisseur d’engrais de l’Union européenne. Les exportations marocaines ont atteint 111 millions d’euros en juillet, traduisant une forte hausse par rapport aux mois précédents. Ce succès s’explique par l’adaptation rapide du Royaume aux besoins croissants du marché européen, notamment dans un contexte où l’UE cherche à diversifier ses approvisionnements pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie.

Les autres acteurs du marché
Outre la Russie et le Maroc, d’autres pays d’Afrique du Nord bénéficient également de cette augmentation des achats européens. L’Égypte, par exemple, se positionne au troisième rang des exportateurs d’engrais vers l’UE. En juillet, ses exportations ont atteint 85 millions d’euros, enregistrant une hausse de 1,4 fois par rapport au mois précédent.

L’Algérie suit en quatrième position, avec 37 millions d’euros d’exportations d’engrais. Ce pays tire également parti de la forte demande européenne et de sa proximité géographique pour accroître ses parts de marché dans ce secteur stratégique.

Au-delà de l’Afrique du Nord, le Canada se distingue comme le cinquième fournisseur de l’Union européenne, avec 27 millions d’euros d’engrais exportés au cours de cette même période. Cela démontre que l’UE cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement dans plusieurs régions du monde, en réponse aux perturbations géopolitiques.

Les principaux importateurs européens
Sur le plan des pays importateurs, la Pologne se positionne en tête avec 55 millions d’euros d’engrais importés en juillet. Elle est suivie par la France, dont les importations s’élèvent à 31,5 millions d’euros, et par l’Allemagne qui a acheté pour 24 millions d’euros d’engrais sur cette période.

Contexte global et perspectives
Le marché des engrais est fortement influencé par les tensions géopolitiques, notamment par la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les chaînes d’approvisionnement en matières premières agricoles et industrielles. La demande en engrais a considérablement augmenté en Europe en raison de la pression exercée sur les productions agricoles, avec un besoin accru de maintenir des rendements élevés face à la hausse des coûts des intrants.

Dans ce contexte, le Maroc, avec ses vastes réserves en phosphates, se positionne comme un acteur clé pour soutenir les besoins de l’Europe. Le Royaume pourrait encore renforcer sa position en développant davantage ses capacités de production et d’exportation d’engrais, et en profitant des perturbations des flux d’approvisionnement en provenance de Russie.

En bref…
Cette hausse notable des exportations d’engrais marocains vers l’Union européenne reflète non seulement l’importance stratégique de cette industrie pour le Royaume, mais aussi la volonté de l’UE de diversifier ses partenaires commerciaux dans un contexte de crise mondiale.