Gazoduc Nigeria-Maroc : lancement des appels d’offres dès 2025
Gazoduc Nigeria-Maroc : lancement des appels d’offres dès 2025
Le Maroc s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la mise en œuvre du projet ambitieux de gazoduc transafricain reliant le Nigeria au royaume. Dès 2025, les premiers appels d’offres pour la construction des segments situés sur le territoire marocain seront lancés, selon des informations rapportées par Asharq Bloomberg (Émirats arabes unis).
Un projet stratégique et ambitieux
Le projet du gazoduc Nigéria-Maroc représente l’une des initiatives énergétiques les plus ambitieuses et stratégiques jamais conçues pour l’Afrique. Lancé en 2016 sous l’impulsion du Roi Mohammed VI du Maroc et du président nigérian Muhammadu Buhari, ce projet vise à relier les vastes réserves de gaz naturel du Nigéria aux marchés de l’Afrique du Nord et de l’Europe en passant par 13 pays d’Afrique de l’Ouest et 3 pays enclavés.
S’étendant sur 5.600 kilomètres, ce gazoduc reliera le Nigeria au Maroc en longeant la côte atlantique, desservant 16 pays africains. Une fois achevé, il sera connecté au Gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen, offrant une capacité maximale pouvant atteindre 30 milliards de mètres cubes de gaz par an. Ce projet vise non seulement à répondre à la demande croissante en énergie dans les pays africains concernés mais aussi à renforcer les exportations vers l’Europe.
Avancée des travaux et premiers objectifs
La phase initiale du projet concernera les segments situés au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal. Les étapes prévues pour 2025 incluent :
– La signature d’accords bilatéraux pour le transport du gaz
– Le lancement officiel des appels d’offres pour les travaux de construction
– La création d’une entité dédiée à la gestion, la construction, et la maintenance du gazoduc
Impact régional et intégration énergétique
Outre les pays côtiers comme le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal, des extensions permettront d’intégrer des pays enclavés tels que le Niger, le Mali et le Burkina Faso, améliorant leur accès à l’énergie. Sur le plan international, environ 18 milliards de mètres cubes de gaz par an seront destinés au marché européen, consolidant la position du Maroc comme acteur stratégique dans la transition énergétique régionale et mondiale.
Enjeux financiers et coordination
Le coût total du projet est estimé à 25 milliards de dollars, soulignant les défis financiers, techniques et diplomatiques. Pour garantir une exécution fluide, l’Office national des hydrocarbures et des mines (l’ONHYM, qui contribue au développement économique en développant les ressources naturelles pétrolières et minières du Maroc hormis les phosphates) prévoit la mise en place dès 2024 d’une autorité dédiée, responsable de coordonner les étapes cruciales du projet, incluant la ratification des accords multilatéraux et la finalisation des financements.
En bref…
Ce projet illustre une vision ambitieuse et collaborative, reliant les ressources énergétiques africaines à un marché global tout en favorisant le développement économique des pays traversés. Le gazoduc représente ainsi une avancée majeure pour le Maroc et le continent africain dans leur quête d’intégration énergétique et d’indépendance économique. Le projet du gazoduc Nigéria-Maroc incarne une vision ambitieuse pour l’avenir énergétique de l’Afrique et de l’Europe. En reliant deux continents et en promouvant une intégration régionale accrue, il pourrait transformer le paysage énergétique mondial tout en apportant des avantages économiques et sociaux durables aux pays participants.