ONU : le Maroc a voté pour le moratoire sur la peine de mort
À l’ONU, le Maroc a voté pour le moratoire sur l’application de la peine de mort
Comme prévu, le Maroc a soutenu le moratoire sur l’application de la peine de mort lors du vote à l’Assemblée générale des Nations unies. Le royaume fait ainsi partie des 131 pays ayant adhéré à la résolution adoptée le 17 décembre 2024, visant à suspendre l’usage de la peine capitale à l’échelle mondiale. La résolution a été rejetée par 32 États, tandis que 12 autres ont choisi de s’abstenir.
Cette position marocaine a été officialisée le 9 décembre par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui l’a annoncée devant les députés à la Chambre des représentants. Dans son discours, il a salué cette décision comme un « pas historique majeur » pour le pays, soulignant qu’elle s’inscrit dans le prolongement des progrès réalisés par le Maroc en matière de droits de l’Homme, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Il a précisé que ce vote confirme l’engagement du Royaume à œuvrer pour la promotion de la culture des droits humains et à aligner ses actions sur les standards internationaux en la matière.
L’adhésion du Maroc à ce moratoire intervient dans un contexte mondial où plusieurs pays, en particulier en Europe et en Afrique, ont suspendu ou aboli la peine de mort, renforçant ainsi la pression internationale pour une révision de cette pratique. Cette décision a été largement saluée par les défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que par plusieurs partis politiques marocains, qui ont salué cet acte comme un signe de modernisation du système juridique du pays.
Cependant, cette initiative n’a pas fait l’unanimité au sein de la classe politique marocaine. Le Parti de la Justice et du Développement (PJD), une formation islamiste et l’un des partis historiques du paysage politique du Maroc, a exprimé son opposition à l’abolition de la peine de mort. Ce parti considère la peine capitale comme un principe fondamental lié à la souveraineté de l’État, et sa position reste ancrée dans des considérations religieuses et traditionnelles. Le PJD insiste sur la nécessité de maintenir cette peine dans des cas exceptionnels, notamment pour les crimes les plus graves.
Le soutien du Maroc au moratoire intervient alors que le pays fait face à des défis croissants en matière de droits de l’Homme, en particulier en ce qui concerne le respect des libertés individuelles et l’amélioration du système judiciaire. Bien que le Maroc n’ait pas exécuté de condamnations à mort depuis 1993, la question de l’abolition complète de la peine de mort reste un sujet de débat et de réflexion parmi les différentes forces politiques du pays.
En bref..
L’engagement du Maroc en faveur du moratoire sur la peine de mort est un geste symbolique fort, qui s’inscrit dans une dynamique plus large de réformes des droits de l’Homme. Cependant, il soulève également des divergences internes, illustrées par l’opposition d’un secteur politique conservateur. Ce choix du Maroc, dans un contexte international en constante évolution sur la question, pourrait ouvrir la voie à des discussions plus approfondies sur l’avenir de la peine capitale dans le royaume.