Des militaires algériens se sont « perdus » au Maroc

Les incursions de l’armée algérienne sur les territoires voisins semblent se répéter avec une inquiétante régularité. Après l’incident en Mauritanie, c’est désormais au tour des Forces armées royales (FAR) du Maroc d’intercepter des militaires algériens, dont un officier, à bord d’un véhicule tout-terrain (Jeep). Selon les informations rapportées, l’incident s’est produit dans la région de M’Hamid El Ghizlane, une zone stratégique située dans le sud du Maroc. La patrouille algérienne, qui avait franchi la frontière à environ 10 kilomètres à l’intérieur du territoire marocain, a expliqué aux autorités marocaines qu’elle s’était « égarée » et qu’elle avait perdu son orientation.

Après cet incident, les autorités marocaines ont procédé à l’interpellation des militaires algériens avant de les libérer peu après. Le contexte géographique de l’incident est également important à souligner : M’Hamid El Ghizlane abrite une base des Forces armées royales.

Cet incident intervient dans un climat de tensions régionales croissantes. Il survient en effet une semaine après qu’une patrouille de l’armée algérienne a pénétré sur le territoire mauritanien, où elle a été également interceptée. Dans ce dernier cas, les militaires algériens avaient donné des explications qui, selon les sources locales, étaient jugées « peu convaincantes ». Ils avaient indiqué être à la recherche de terroristes et avaient justifié leur incursion en invoquant la faiblesse du réseau de communication, qui les aurait empêchés d’établir un contact avec les autorités mauritaniennes. Cette version des faits avait été largement remise en question par un média à Nouakchott, qui avait qualifié ces justifications de « maladroites » et « insuffisantes » pour expliquer la violation de la souveraineté mauritanienne.

Ainsi, ces deux incidents successifs soulignent une tension croissante dans la région du Maghreb, avec des incursions militaires algériennes qui violent la souveraineté de ses voisins et qui alimentent les préoccupations sur les relations entre l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie, trois pays voisins aux histoires et enjeux politiques complexes.