lundi, janvier 13, 2025
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L’Algérie traîne à remettre le corps d’un Marocain depuis avril 2024

L’Algérie traîne à remettre le corps d’un Marocain depuis avril 2024

Quand la dépouille d’un être humain devient un instrument politique dans les mains du régime algérien en déperdition…

Depuis le début du mois d’avril 2024, le corps de Zakaria Radouane, un jeune Marocain de 25 ans originaire de M’diq, demeure toujours entreposé dans une morgue en Algérie, sans que les procédures de rapatriement vers son pays d’origine n’aient abouti. Ce jeune homme, animé par l’espoir d’un avenir meilleur, avait tenté de rejoindre l’enclave espagnole de Sebta à la nage, mais son périple s’est tragiquement conclu par la mort. Le retard prolongé et inexpliqué des autorités algériennes dans la gestion de son rapatriement plonge sa famille dans une détresse profonde et suscite une vive émotion.

Le drame a débuté le 9 mars 2024, lorsque Zakaria a quitté son domicile familial à M’diq avec l’ambition de franchir la frontière maritime pour atteindre Sebta, une destination souvent perçue par les jeunes de la région comme une porte d’entrée vers une vie meilleure en Europe. Toutefois, son voyage a pris une tournure tragique. Plutôt que d’atteindre la côte espagnole, Zakaria a disparu en mer. Son frère, bouleversé, a raconté que « c’est le fond de la mer qui l’a accueilli » au lieu des rivages qu’il espérait atteindre. Après plusieurs jours d’angoisse et de recherches infructueuses, le corps du jeune homme a finalement été découvert échoué sur les plages algériennes de Aïn Témouchent, le 1er avril 2024, près de trois semaines après sa disparition.

Dès l’annonce de la découverte du corps, la famille de Zakaria s’est engagée dans un véritable parcours du combattant pour rapatrier sa dépouille au Maroc et lui offrir des funérailles dignes, conformément à ses traditions et croyances. Face à cette situation, les proches ont sollicité à de nombreuses reprises l’intervention du ministère marocain des Affaires étrangères afin d’accélérer le processus. Cependant, malgré ces démarches officielles, les autorités algériennes n’ont cessé de retarder l’examen du dossier, invoquant des lenteurs administratives difficilement justifiables.

Cette attitude a profondément éprouvé la famille, qui se retrouve dans une situation de double souffrance : la douleur de la perte de leur fils et l’impossibilité de lui offrir un dernier adieu dans son pays natal. Le non-respect des délais de rapatriement a provoqué une profonde incompréhension et une frustration croissante parmi les proches du défunt, qui dénoncent une gestion bureaucratique marquée par l’indifférence et l’absence d’humanité.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que l’Algérie agit ainsi dans des circonstances similaires. Le régime d’Abdelmadjid Tebboune a été plusieurs fois accusé de retarder le rapatriement des corps de citoyens marocains, exploitant ces situations dramatiques à des fins diplomatiques et politiques dans un contexte de tensions bilatérales persistantes entre Rabat et Alger. Cette instrumentalisation d’événements tragiques est perçue comme une manière d’exercer des pressions symboliques sur le Maroc, au détriment des familles endeuillées.

La famille de Zakaria, désespérée, continue d’attendre une issue à ce drame humanitaire et espère que les pressions diplomatiques permettront enfin le retour de leur fils au Maroc. Ce dossier souligne l’urgence d’une coopération régionale plus humaine et le besoin de respecter la dignité des défunts et des familles, quelles que soient les tensions politiques existantes entre les deux nations.