mercredi, janvier 15, 2025
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Abdelilah Benkirane : «Le Sahara oriental est marocain»

Abdelilah Benkirane : «Le Sahara oriental est marocain»

Lors d’une réunion du Parti de la justice et du développement (PJD) consacrée à l’examen de la réforme du Code de la famille, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du parti, a réaffirmé la marocanité du Sahara oriental, actuellement sous administration algérienne. Il a déclaré avec fermeté que les régions de Touat, Tindouf et Bechar (entre autres) faisaient historiquement partie du Maroc et que leurs habitants étaient marocains.

Pour appuyer ses propos, Benkirane a rappelé des faits historiques, soulignant qu’avant l’indépendance de l’Algérie, les habitants du Sahara oriental sollicitaient des passeports marocains auprès de l’ambassade du royaume à Paris, témoignant ainsi de leur appartenance au Maroc.

Il a également évoqué une proposition formulée par la France, alors puissance coloniale en Algérie, qui avait suggéré au Maroc la rétrocession du Sahara oriental. Toutefois, le roi Mohammed V avait décliné cette offre, préférant aborder cette question directement avec le peuple algérien une fois leur indépendance acquise. Cette position de prudence, selon Benkirane, s’inscrivait dans le cadre de l’accord conclu avec Ferhat Abbas, président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), créé le 19 septembre 1958.

Cependant, après l’indépendance de l’Algérie en 1962, les autorités algériennes ont refusé de restituer le Sahara oriental au Maroc, malgré les engagements et les accords antérieurs. Benkirane a ajouté que bien que le roi Hassan II ait ultérieurement cédé ce territoire à l’Algérie dans un esprit de conciliation, cette décision n’a jamais été formellement ratifiée par le Parlement marocain, maintenant ainsi cette question comme un point de discorde non résolu entre les deux nations.

Lorsque Boualem Sansal a affirmé que «Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc», il ne faisait que rappeler un fait historiquement établi et reconnu par la majorité des historiens, à l’exception notable des historiens officiels algériens. Avant la colonisation française, l’ensemble des territoires constituant aujourd’hui l’Ouest algérien, notamment les régions de Touat, Tidikelt, Gourara, Tindouf, Béchar et Tabelbala, relevaient du Maroc. Ces zones étaient administrées depuis des siècles par des caïds nommés directement par le sultan du Maroc, marquant clairement l’autorité du royaume sur ces territoires.

C’est dans le cadre du découpage colonial opéré par la France que ces régions furent détachées du Maroc et rattachées à l’Algérie sous domination française. Lors des processus de décolonisation et d’indépendance, il fut exigé du Maroc qu’il accepte la perte de ces territoires, désormais intégrés au nouvel État algérien, fondé en 1962 sous l’impulsion du général de Gaulle. Animé par un esprit de fraternité maghrébine et soucieux d’une stabilité régionale, le Maroc, bien qu’estimant ses revendications légitimes, choisit alors de renoncer à revendiquer officiellement ces terres, espérant en retour un soutien de l’Algérie dans sa propre démarche de récupération du Sahara marocain, à l’époque sous occupation espagnole.

Cependant, cette politique de conciliation marocaine ne reçut aucune réciprocité.

Le 6 juillet 1961, le Maroc a signé un accord avec le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) stipulant que les problèmes frontaliers seraient résolus par la négociation dès que l’Algérie aurait acquis son indépendance. Cependant, après l’éviction de Ferhat Abbas du pouvoir à Alger le 15 septembre 1963, son successeur, Ahmed Ben Bella, mis au pouvoir par l’armée des frontières du colonel Boumediene, ne s’estimait pas lié par les engagements pris par le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne.

Par conséquent, le Royaume du Maroc n’a pas été remercié pour son geste de bonne volonté et d’élégance envers l’Algérie, qui s’est présentée comme l’héritière intégrale des frontières de l’Algérie française, dont toute la partie orientale avait été tracée à l’intérieur du territoire marocain. L’Algérie, loin d’appuyer les revendications du Maroc sur le Sahara, devint le principal soutien du mouvement séparatiste du Front Polisario, s’opposant fermement aux intérêts marocains et contribuant ainsi à entretenir les tensions régionales sur la question du Sahara oriental et occidental marocains.




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