samedi, janvier 18, 2025
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L’Algérie continue ses expulsions inhumaines envers les migrants

L’Algérie continue ses expulsions inhumaines envers les migrants

Malgré l’indignation croissante de la communauté internationale et les appels pressants des organisations humanitaires, l’Algérie persiste dans l’application de pratiques répressives et inhumaines à l’encontre des migrants présents sur son territoire. Le régime d’Alger continue d’imposer une politique de refoulement massif, exposant des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à des conditions de détresse extrême et à de graves violations des droits humains.

Des chiffres alarmants et en hausse constante
Les données récemment publiées par l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS) révèlent l’ampleur de cette crise humanitaire. En 2024, 31.404 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger, un chiffre dépassant largement les statistiques des années précédentes. Le mois de septembre 2024 a même marqué un sombre record, avec 20.000 expulsions recensées sur les huit premiers mois de l’année.
Ces expulsions massives ne se limitent pas à de simples procédures administratives : elles sont fréquemment accompagnées de violences physiques et de brutalités policières. Les migrants sont abandonnés dans des zones désertiques, sans eau, ni nourriture, ni assistance, exposés à des conditions de survie inhumaines.

Des pratiques systématiques et déshumanisantes
Les autorités algériennes procèdent à des arrestations arbitraires et musclées, raflant des migrants dans les rues, à leur domicile ou même sur leur lieu de travail. Une fois arrêtés, ils sont entassés dans des camions dans des conditions indignes, puis conduits vers des régions désertiques proches de la frontière avec le Niger, où ils sont abandonnés à leur sort, sans aucun soutien humanitaire ou médical.
Ce traitement, en plus d’être cruel, est irresponsable. Il met directement en danger la vie des personnes expulsées, y compris des femmes enceintes et des enfants, pour des motivations principalement politiques et sécuritaires.

Des précédents marquants de violences
La violence de ces pratiques n’est malheureusement pas nouvelle. En 2018, plus de 13.000 migrants avaient déjà été abandonnés dans des conditions similaires, à des centaines de kilomètres de toute civilisation, livrés à eux-mêmes dans des situations de grande précarité.
Les témoignages recueillis par des organisations telles que Human Rights Watch confirment des méthodes marquées par la brutalité, la déshumanisation et un mépris total des normes internationales protégeant les droits des réfugiés et des migrants.

Un mépris persistant face aux critiques internationales
Malgré la gravité de la crise et l’ampleur des violations constatées, le régime algérien reste sourd aux condamnations internationales. En avril 2024, face à l’intensification des expulsions et aux violences signalées, les autorités nigériennes ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Niamey pour demander des explications officielles. Cette démarche diplomatique est restée lettre morte, Alger refusant toute remise en question de sa politique migratoire.
En juin 2024, les Nations Unies ont officiellement reconnu la responsabilité de l’Algérie dans ces expulsions de masse, mettant en lumière l’ampleur de la catastrophe humanitaire aux frontières du Niger. Le bilan est accablant : des milliers de migrants abandonnés dans des zones désertiques, sans assistance humanitaire, sans protection juridique, ni possibilité de retour sécurisé.

Des justifications infondées et contradictoires
Face à ces accusations, le régime algérien tente de justifier sa politique en affirmant vouloir lutter contre l’immigration irrégulière. Pourtant, cette argumentation peine à convaincre au regard de l’ampleur des abus constatés.
Il apparaît clairement que cette politique est davantage motivée par une volonté de détourner l’attention des problématiques internes et d’adopter une gestion autoritaire des flux migratoires, en ignorant totalement les principes fondamentaux des droits humains.
La situation des migrants syriens fuyant la guerre est tout aussi dramatique : eux aussi ont été refoulés vers le Niger dans des conditions d’extrême précarité, confirmant que ces expulsions massives relèvent davantage d’une politique d’exclusion systématique que d’une gestion responsable des frontières.

Un besoin urgent de mesures concrètes
Face à cette crise persistante, les condamnations internationales se multiplient, mais elles restent sans effet tangible sur le terrain. Le régime algérien, dans son obstination, continue d’ignorer les appels à la raison, refusant toute réforme de ses pratiques.
Il faudrait :
– Une pression diplomatique accrue soit exercée par la communauté internationale pour contraindre l’Algérie à respecter ses engagements en matière de droits humains.
– La mise en place d’enquêtes indépendantes pour documenter plus largement ces pratiques et établir des responsabilités juridiques.
– Un soutien humanitaire renforcé pour les pays frontaliers, notamment le Niger, qui subissent les conséquences de cette crise.

Le respect des conventions internationales protégeant les migrants ne saurait être optionnel. Traiter des êtres humains comme des objets jetables constitue une violation flagrante des principes fondamentaux de la dignité humaine et du droit international.