mercredi, janvier 22, 2025
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Le chef du gang marseillais Yoda va être extradé du Maroc

Le chef du gang marseillais Yoda va être extradé du Maroc

Le chef présumé du clan « Yoda », l’un des gangs de narcotrafiquants les plus influents de Marseille, a été arrêté en mars 2024 au Maroc et est actuellement en cours d’extradition vers la France, a indiqué lundi l’AFP, citant des sources proches de l’enquête.

Un accord d’extradition a été conclu entre le Maroc et la France pour remettre Félix Bingui, âgé de 34 ans, aux autorités françaises. Selon certaines sources, son retour en France est prévu pour ce mercredi.

Bingui, soupçonné d’être à l’origine d’une violente guerre du narcotrafic dans la deuxième ville de France, avait été interpellé le 8 mars dernier à Casablanca, où il attendait son extradition.

D’après une source, le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, aurait agi « discrètement » auprès de son homologue marocain dès son arrivée pour faciliter cet accord. Sur X (anciennement Twitter), Darmanin s’est félicité de cette « victoire contre le narcobanditisme » et a rappelé qu’en tant que ministre de l’Intérieur, il avait été à l’origine de l’arrestation de Bingui. Il a également exprimé sa gratitude envers les autorités marocaines pour avoir entamé le processus d’extradition, permettant ainsi à la justice française de le juger.

Félix Bingui avait été arrêté sur mandat d’arrêt international émis par un juge d’instruction marseillais, l’accusant d’être impliqué dans plusieurs crimes, dont « l’importation de stupéfiants en bande organisée », « le transport, la détention, l’acquisition et la cession de stupéfiants », « l’association de malfaiteurs », « le blanchiment d’argent » et la « non-justification de ressources ».

Lors d’une audience en avril 2024 à la Cour de cassation de Rabat, Bingui avait accepté d’être extradé vers la France. Ce dernier, qui a fait toute sa « carrière » dans le trafic à Marseille, effectuait fréquemment des allers-retours entre la France et le Maroc avant de se retrouver coincé dans ce dernier pays, au moment où sa guerre de territoire avec la « DZ Mafia » a éclaté en février 2023. Depuis cette période, il n’avait plus quitté le Maroc.

Cette guerre entre les deux gangs rivaux pour le contrôle de lucratifs points de deal – certains générant jusqu’à 80.000 euros de chiffre d’affaires quotidien – a plongé Marseille dans une violence extrême. En 2023, la ville a déploré un nombre record de 49 morts liées au narcotrafic, dont sept mineurs. En 2024, les « narchomicides » (un terme forgé à Marseille pour désigner ces meurtres liés au trafic de drogue) ont sensiblement diminué, avec seulement 24 victimes à ce jour.