Le rappeur Maes arrêté au Maroc

Le rappeur Maes, de son vrai nom Walid Georgey, a été interpellé le 22 janvier au Maroc, où il s’était réfugié après avoir fui Dubaï. Cette arrestation survient suite à un mandat d’arrêt international émis par la justice française en octobre 2023. Maes, 29 ans, originaire de Sevran, était recherché pour son absence lors d’un procès où il faisait face à des accusations de violences en réunion. Ces faits remontent à 2018, et son non-respect des convocations judiciaires a conduit à l’émission du mandat d’arrêt à son encontre.

En juin 2024, Maes a été condamné par contumace à une peine de dix mois de prison ferme, ainsi qu’à une amende de 10 000 euros. Il était notamment accusé d’avoir été impliqué dans une altercation violente survenue lors d’un événement public. En réponse à cette condamnation, le rappeur a quitté la France et s’est exilé à Dubaï, évoquant des menaces sur sa personne, après un incident dans sa ville natale. Dans une interview donnée à la radio Générations, Maes avait expliqué : « Je suis parti à Dubaï après que des véhicules de mon clip aient été brûlés par des jaloux de ma cité […]. On a tenté de me racketter, et je me suis dit : mais d’habitude, c’est moi qui fais ça aux gens. » Ce départ soudain a marqué un tournant dans sa carrière, et a pesé sur ses projets professionnels.

L’une des conséquences notables de cet exil a été l’annulation d’un concert très attendu à l’Accor Arena de Paris en décembre 2023. Ce concert représentait un moment crucial pour la carrière du rappeur, avec des milliers de fans ayant déjà acheté leurs billets. L’annulation, faite à la dernière minute, a non seulement déçu ses fans, mais a également donné lieu à de nombreuses moqueries, notamment de la part de son rival Booba, qui a saisi l’occasion pour railler Maes sur les réseaux sociaux.

D’après des informations rapportées par Le Nouvel Obs, Maes aurait quitté Dubaï pour le Maroc le 18 janvier 2024, probablement par crainte d’une extradition imminente vers la France, suite à l’annonce de la visite officielle du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, dans l’émirat. Le rappeur aurait alors pris la décision de se réfugier au Maroc, espérant y trouver une forme de protection, en raison des liens historiques entre les deux pays et des protocoles juridiques qui y sont associés. Toutefois, c’est au Maroc, son pays d’origine, qu’il a été appréhendé. Le timing de son arrestation a été particulièrement ironique, puisque Maes pensait vraisemblablement qu’il serait à l’abri dans ce pays.

Lors de son arrestation, Maes a été placé en détention provisoire dans l’attente de la décision des autorités marocaines concernant sa possible extradition vers la France. Cependant, une difficulté majeure pour l’extradition de Maes réside dans le fait que le Maroc n’extrade pas ses ressortissants. Le pays, dans sa politique judiciaire, applique une règle stricte selon laquelle les nationaux ne peuvent être extradés vers d’autres nations, ce qui pourrait compliquer considérablement le processus. Cette règle pourrait en effet permettre à Maes de rester au Maroc, à moins que des exceptions juridiques ou diplomatiques ne soient trouvées.

En attendant, l’affaire de Maes continue de défrayer la chronique, avec de nombreux observateurs se demandant si le rappeur sera finalement jugé en France ou s’il pourra échapper à une extradition, grâce à la protection offerte par le Maroc. La situation met également en lumière la tension croissante entre la carrière de l’artiste et ses démêlés avec la justice, et pourrait avoir des répercussions sur sa réputation et ses projets futurs.