Intempéries au Maroc : les explications de la Direction Générale de la Météorologie
Intempéries au Maroc : les explications de la Direction Générale de la Météorologie
Précipitations intenses, chutes de neige et vents violents : les explications de la Direction Générale de la Météorologie du Maroc
La Direction Générale de la Météorologie du Maroc a expliqué que les conditions météorologiques actuelles, marquées par des précipitations intenses, des chutes de neige et des vents violents, sont le résultat d’un phénomène de « relâchement » après un hiver exceptionnellement sec. Depuis le début du mois de mars, le pays fait face à une succession de perturbations atmosphériques qui contrastent avec les mois précédents, caractérisés par un déficit pluviométrique important. Ces précipitations constituent une véritable bouffée d’oxygène pour les ressources hydriques du pays, qui souffraient d’un assèchement progressif en raison de plusieurs années de sécheresse consécutives. Elles offrent ainsi une opportunité précieuse pour renforcer les réserves d’eau, améliorer la situation des nappes phréatiques et remplir les barrages qui avaient atteint des niveaux alarmants.
L’impact est également positif pour l’agriculture, durement touchée par le manque d’eau, notamment dans les zones rurales où l’irrigation dépend fortement des précipitations naturelles. Face à cette situation, la Direction Générale de la Météorologie a jugé nécessaire d’émettre plusieurs bulletins d’alerte, classés aux niveaux rouge et orange, afin d’informer la population et les autorités locales des risques potentiels liés à ces intempéries, notamment les inondations, les crues soudaines et les perturbations du trafic routier dans les régions montagneuses.
Ce retour des précipitations est principalement dû à une modification des systèmes de pression atmosphérique qui influencent la région. Durant les mois précédents, le Maroc était sous l’emprise d’un puissant anticyclone des Açores, un phénomène météorologique qui bloque l’arrivée des dépressions atlantiques et empêche les précipitations de toucher le territoire. Ce blocage a favorisé un temps sec et stable, réduisant considérablement les chances de précipitations et entraînant un climat anormalement sec pour la saison hivernale.
Cependant, avec le déplacement de cet anticyclone, de nouvelles conditions ont émergé, permettant aux perturbations atlantiques de reprendre leur trajectoire habituelle vers le Maroc. Ces dépressions, en provenance du nord de l’Atlantique, transportent avec elles d’importantes masses d’air humide qui favorisent des précipitations abondantes et des vents parfois violents. Ce changement de dynamique atmosphérique explique le passage d’un hiver sec à un début de mois de mars particulièrement humide et instable.
Les prévisions météorologiques annoncent que cette tendance pluvieuse se maintiendra dans les jours à venir, avec l’arrivée d’un nouveau système dépressionnaire actif depuis le samedi 8 mars. Cette dépression, accompagnée de masses d’air froides, devrait accentuer l’intensité des précipitations sur plusieurs régions du pays.
D’importantes chutes de neige sont attendues sur les reliefs du Haut et du Moyen Atlas, ainsi que sur les sommets du Rif, ce qui pourrait entraîner des perturbations notables dans les zones montagneuses, notamment au niveau des routes et des axes de communication. Avec l’arrivée de ce nouvel épisode perturbé, une baisse significative des températures est également prévue, en raison de l’interaction entre les masses d’air froides et humides en provenance du nord-ouest.
Ce phénomène contribuera à prolonger les conditions hivernales sur certaines régions du pays, avec une sensation de froid accentuée par les vents forts qui toucheront plusieurs provinces. Selon les estimations des météorologues, ces conditions instables persisteront au moins jusqu’à la fin de la semaine prochaine, avec des précipitations continues sur le nord, le centre, l’Atlas, le Rif et l’est du pays. Ces perturbations seront accompagnées de vents puissants, qui pourraient atteindre des vitesses importantes et aggraver les conditions météorologiques déjà difficiles, notamment dans les zones exposées aux tempêtes.
La situation actuelle s’explique également par un creusement dépressionnaire important au niveau de l’Atlantique, un phénomène qui entraîne une intensification des précipitations et favorise des chutes de neige significatives sur les hauteurs dépassant 1 500 mètres d’altitude. Le Haut et le Moyen Atlas seront particulièrement concernés par ces chutes de neige, qui pourraient atteindre des accumulations importantes, impactant les conditions de circulation et les activités économiques locales.
Les populations vivant en altitude devront ainsi se préparer à des conditions hivernales marquées par une baisse des températures et des routes potentiellement coupées en raison de la neige et du verglas. Cette situation contraste fortement avec les tendances observées ces dernières années, où les hivers étaient de plus en plus secs, réduisant les apports en neige, essentiels pour alimenter les sources d’eau des montagnes et garantir l’approvisionnement en eau potable et agricole durant les saisons suivantes.
Les spécialistes de la météorologie soulignent que ces précipitations sont une opportunité inespérée pour rééquilibrer partiellement la situation hydrique du pays, qui connaît une crise sans précédent en raison des effets du changement climatique. Avec des barrages dont les taux de remplissage étaient en dessous des moyennes saisonnières et des réserves souterraines en diminution, ces pluies et ces neiges tombent à un moment crucial. Toutefois, cette instabilité météorologique impose également une vigilance accrue, notamment en ce qui concerne les risques d’inondations soudaines et d’éventuelles crues des oueds dans les régions vulnérables.
La population est donc appelée à suivre attentivement les consignes des autorités locales et à se préparer à des conditions météorologiques potentiellement difficiles. Avec ces nouvelles précipitations et la persistance des perturbations prévues pour la semaine à venir, le Maroc pourrait enfin bénéficier d’une amélioration progressive de sa situation hydrique, même si les défis liés au changement climatique et à la gestion de l’eau restent plus que jamais d’actualité.