jeudi, avril 25, 2024
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Rapports Maroc-Israël: Beur FM sanctionne 2 animateurs

La radio française Beur FM sanctionne deux animateurs suite à une émission sur les rapports entre le Maroc et Israël




La reprise des rapports entre le Maroc et Israël n’est décidemment pas du goût de tout le monde, à commencer par la direction de la chaîne radio Beur FM qui diffuse ses programmes en France. Dernière preuve en date de cette hostilité, la lourde sanction infligée à deux animateurs pour s’être intéressés à ce sujet.




Animateurs de l’émission quotidienne «L’Actu autrement», Rose Ameziane et Malik Yettou, n’en reviennent toujours pas. Ceux-ci ont été sanctionnés par la direction de la radio Beuf FM, pour laquelle ils officient, suite à leur entretien avec l’ambassadeur d’Israël à Paris, au sujet de la reprise des rapports entre le Maroc et Israël.

Cette rencontre, réfléchie avec le porte-parole de l’ambassade d’Israël qui les avait contacté au préalable, car jugeant qu’il «est exceptionnel que des relations se nouent entre juifs et arabes et [que] cette situation peut avoir un impact en France», devait ainsi porter sur cet évènement historique susceptible d’intéresser les auditeurs de la station, notamment les Franco-Marocains.

Une rencontre qui a d’ailleurs été immortalisée par une photo, tweetée par l’Ambassade d’Israël, afin de remercier les deux présentateurs de l’émission. Pourtant, cette rencontre n’a pourtant fait l’objet d’aucune diffusion.








Car à la fin du mois de décembre, les deux animateurs ont la surprise de recevoir un e-mail de leur direction, leur signifiant que «l’émission ne sera pas reconduite à la rentrée et ce, pas avant un bon debrief de notre ligne éditoriale», rapporte le magazine Marianne. Du côté des journalistes, dont l’émission est pourtant un temps fort de la radio, c’est la stupeur.

«On avait fait le choix de proposer une émission de débat ouverte et sans tabou, aujourd’hui c’est la stupéfaction et le dégoût… », explique ainsi Malik Yettou. Sa co-animatrice, Rose Ameziane, s’insurge également dans les colonnes du magazine.

«À travers cet accord, il s’agissait d’explorer la possibilité d’un dialogue, d’un vivre-ensemble entre Israéliens et Marocains, entre juifs et arabes, c’est tout de même important! Quels étaient les risques? Contrarier une dizaine d’antisémites?




Sommes-nous, nous-mêmes, victimes d’antisémitisme par ricochet ou d’une ingérence étrangère algérienne pour éviter de parler du Maroc?», interroge-t-elle à juste titre. Et tous deux de questionner le malaise qui s’empare des médias communautaires, quand il s’agit d’aborder le sujet des rapports entre Israël et les pays arabes.

Eux-mêmes soumis à de fortes pressions et exposés aux insultes sur les réseaux sociaux, les présentateurs de l’émission supposent ainsi que la directrice de Beur FM, Djima Kettane, «a cédé aux pressions de cette minorité agissante sur les réseaux sociaux qui se revendique antisioniste mais qui, en réalité, est antisémite».

Mais comment expliquer ce violent déchaînement, orchestré sur les réseaux sociaux et également sur les ondes d’une autre radio communautaire, qui n’a pas hésité à participer à ce lynchage public?




De leur avis, le traitement médiatique que l’on fait d’Israël sous le seul prisme de la question palestinienne explique cette réaction. Pourtant, comme le soulignent Rose Ameziane et Malik Yettou, il y aurait tellement à gagner à s’inspirer de la reprise des rapports entre Israël et le Maroc, notamment afin de «jeter des passerelles» entre les communautés maghrébine et juive de France.

«Ceux qui nous insultent veulent alimenter une haine contre la communauté juive avec cet éternel bruit de fond antisioniste. On peut penser ce qu’on veut du conflit mais je suis Français et je refuse qu’on l’importe dans mon pays», tranche pour sa part Malik Yettou.

Pour l’heure, bien que la direction de la chaîne, contactée par le magazine Marianne, ait nié toute sanction à l’encontre de ses animateurs, arguant que l’émission sera diffusée ultérieurement en direct, celle-ci n’a toujours pas eu lieu.



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