mercredi, avril 24, 2024
International

Brahim Ghali pourrait être exfiltré sans entrave de la justice après son audience

Après son audience, Brahim Ghali pourrait être exfiltré sans entrave de la justice




Si le juge, qui n’a pas imposé de mesures conservatoires, a estimé qu’il «ne voit aucun risque de fuite» du chef du Polisario, des sources espagnoles ont signalé une opération menée par l’Algérie ce mardi pour exfiltrer Brahim Ghali, qui a été finalement abandonnée.




Alors que l’Audience nationale a auditionné, ce mardi, le secrétaire général du Front Polisario, accusé de génocide, de viol, d’enlèvement et de séquestration, le juge Santiago Pedraz n’a imposé aucune mesure conservatoire, pour empêcher Brahim Ghali de quitter l’Espagne.

«Le présent arrêté doit être porté à la connaissance du ministère public et des autres parties concernées aux fins voulues, en les avertissant qu’il peut faire l’objet d’un recours en révision et/ou d’un recours subsidiaire», indique la décision du juge à l’issue de cette audience.

Santiago Pedraz a ainsi rejeté les demandes émanant des deux parties plaignantes, qui ont demandé à nouveau la détention provisoire du chef du mouvement séparatiste.




Ou, à défaut, le retrait de son passeport diplomatique pour l’empêcher de fuir l’Espagne. Selon la radio Cadena Ser, le juge Santiago Pedraz «est allé plus loin en considérant qu’il n’y a aucune preuve» pour condamner Brahim Ghali, qui peut ainsi rentrer regagner son pays: l’Algérie.

Le magistrat Santiago Pedraz a «seulement approuvé» la demande du procureur, qui a demandé à la défense de fournir une adresse et un numéro de téléphone de Brahim Ghali.

Santiago Pedraz a également estimé qu’il «ne voit aucun risque de fuite» du chef du groupe séparatiste Polisario, en expliquant qu’«il n’y a pas de données» permettant d’apprécier que la personne faisant l’objet de l’enquête puisse ou veuille «échapper à l’action de la justice», poursuit-on.




Une opération de rapatriement de Brahim Ghali par l’Algérie finalement abandonnée ?

Mais au grand dam des assurances de l’Audience nationale, El Confidentiel a rapporté ce mardi qu’un avion officiel du gouvernement algérien aurait quitté tôt la capitale Alger à destination de l’aéroport de Logroño.

Des sources bien informées ont ajouté que l’appareil, un Gulfstream 7T-VPM, a toutefois rebroussé chemin, après avoir atteint l’espace aérien espagnol, au niveau de l’île d’Ibiza.

«Il a fait demi-tour et est retourné à Alger», précise le journal qui indique que l’appareil devait «récupérer le chef du Front Polisario, Brahim Ghali». «La mission de l’avion était de ramener Ghali en Algérie ce mardi après sa comparution devant l’Audience nationale».




Ce tribunal n’a imposé «aucune mesure de précaution», insiste le média, qui rappelle que «rien n’empêche» le secrétaire général du Polisario de «quitter l’Espagne». L’opération que devait assurer l’avion du gouvernement algérien a toutefois été «annulée pour des raisons inconnues».

Confirmée également par des sources de la navigation aérienne et de la police, le vol et la mission de l’avion algérien ont cependant été balayés d’un revers de main par la porte-parole du gouvernement.

Lors de la conférence de presse après le Conseil des ministres, María Jesús Montero a ainsi assuré que l’exécutif espagnol n’avait «aucune trace de cette opération».