(Vidéos) Pour Éric Zemmour, les migrants sont des voleurs, assassins et violeurs
(Vidéos) Pour Éric Zemmour, les migrants sont des « voleurs » des « assassins » et des « violeurs »
Lors de l’émission « Face à l’info » animée par Christine Kelly, le chroniqueur Eric Zemmour qualifie les mineurs isolés de voleurs et de violeurs. Face à ces propos polémiques, une enquête a été ouverte.
Un nouveau dérapage en direct pour l’éditorialiste et écrivain, Eric Zemmour. Sur l’émission « Face à l’info » de la chaîne de télévision Cnews animée par Christine Kelly ce mercredi 30 septembre, l’éditorialiste a qualifié les mineurs isolés de « voleurs, assassins et violeurs ».
Il affirme à ce propos, qu’il faut les renvoyer et qu’il presse de sortir de la convention de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour que ces jeunes ne reviennent plus en France.
Avalanche de réactions indique le journal : selon la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, il s’agit d’une sortie » abjecte et raciste ».
Élisabeth Moreno, a demandé à la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) de saisir le procureur de la République après ces propos polémiques.
L’animatrice de l’émission, Christine Kelly qui n’a pas manqué de réagir à la polémique, a d’ailleurs été très critiquée sur les réseaux sociaux, suite à cette séquence et surtout au regard de son passé de membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
Plusieurs internautes ont fait part de leur colère à ces propos. Le mouvement de contestation des utilisateurs de Twitter a même créé un mot clef « #BoycottCnews ».
Le mouvement de contestation appelle au boycott de la chaîne de télévision. Et de deux donc pour Eric Zemmour déjà condamné le 25 septembre dernier, par le tribunal de Paris, à une amende de 10 000€ pour injure et provocation à la haine.
Il est condamné pour les propos tenus le 28 septembre 2019 en ouverture de la convention de la droite organisée par des proches de Marion Maréchal.
Une semaine après cette condamnation à Paris, une nouvelle enquête s’ouvre pour les mêmes raisons. L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne, précise le parquet.
Pourquoi ce sentiment de honte et de culpabilité quand j’entends #Zemmour piétiner les valeurs de la République en faisant des généralités sur les mineurs isolés ?
On laisse dire ?
Ces propos sont juste écœurants.
Cette chaîne est écoeurante #BoycottCNews pic.twitter.com/sTVVrgPgQi— Yannis de M. #Renaissance 🇪🇺 (@YannisPSD) October 1, 2020
A quoi joue CNews?
Face à ce déferlement de haine, la journaliste Christine Kelly a mollement tenté de modérer le polémiste. «Pas tous!», a-t-elle réagi avant de conclure, «ces propos vous appartiennent et [n’engagent] pas CNews».
Toutefois, si les propos d’Eric Zemmour n’engagent que lui, la responsabilité de la chaîne est aussi pointée du doigt, d’autant que l’émission est diffusée avec un différé de 30 minutes depuis le début de l’année, et ce pour assurer non seulement une parfaite maîtrise éditoriale, mais aussi prévenir les manquements éthiques. Alors, comment expliquer que les propos d’Eric Zemmour n’aient pas été coupés au montage? CNews a-t-elle estimé que son discours était justifié?
Si le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a déclenché l’article 40 du Code de procédure pénale, qui l’oblige à signaler au procureur toute infraction dont il a connaissance, on attend encore la nature de la sanction prise contre la chaîne. Ce ne serait pas la première fois que CNews serait mise en demeure à cause de propos tenus par ce même Eric Zemmour.
Si la direction de la chaîne ne s’est pas exprimée, la société des rédacteurs de CNews a en revanche publié un communiqué sur Twitter afin de se désolidariser d’Eric Zemmour et d’appeler à ne pas boycotter la chaîne.
Nous, journalistes de @CNEWS, ne sommes pas Éric Zemmour. Nous sommes une rédaction. pic.twitter.com/4JonItX6C4
— SDR CNEWS (@CnewsSdr) October 1, 2020
Quant à Christine Kelly à laquelle il a été reproché de ne pas avoir recadré le polémiste, celle-ci a répondu lors de l’émission suivante face caméra.
«Éric Zemmour, vous avez tenu des propos qui vous valent d’être très fortement critiqués, nous n’allons pas les rediffuser, nous allons tout de même écouter les propos qui ont été tenus juste après ceux qui ont fait l’objet de critiques», a-t-elle annoncé avant de diffuser un court extrait de l’émission dont il est question.
«Avant de vous laisser répondre, je veux tout de même dire, ainsi qu’aux téléspectateurs, qui sont de plus en plus nombreux à nous suivre, que l’ensemble de la rédaction de CNews, à laquelle j’appartiens et qui est très attachée au débat d’idées, à la libre expression de tous les courants de pensée, ne partage pas ces propos, ils ne sont que l’expression de votre point de vue, et pas du point de vue de CNews», a-t-elle conclu.
Les départements français montent au créneau
Du côté du polémiste, celui-ci est déjà fixé sur son sort. Jeudi 1er octobre, le parquet de Paris a en effet annoncé avoir ouvert une enquête pour «provocation à la haine raciale» et «injures publiques à caractère raciste», confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne. Cette enquête a été ouverte suite aux nombreuses plaintes déposées contre Eric Zemmour, à commencer par celle du département de Loire-Atlantique. «Les paroles qu’il a tenues sur un plateau de télévision sont abjectes et racistes.
Elles constituent une véritable incitation à la haine et portent atteinte aux mineurs dont le département de Loire-Atlantique s’est vu confier la tutelle. A ce titre, notre collectivité va déposer plainte contre ce récidiviste, déjà condamné pour injure», écrit dans un communiqué le président du département, Philippe Grosvalet (PS).
Le Conseil départemental du Gers, par la voix de son président Philippe Martin (PS), lui a emboîté le pas en annonçant vendredi entamer à son tour une procédure contre le polémiste. De son côté, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a annoncé le dépôt d’une plainte de l’association contre Eric Zemmour et la saisine du CSA.
Éric Zemmour réagit à la polémique sur les mineurs isolés:
🚨Éric Zemmour réagit à la polémique sur les mineurs isolés dans #facealinfo :
« Je maintiens ce que j’ai dit, je n’ai absolument rien changé de ce que j’ai dit mardi, je le redirai aujourd’hui et demain » pic.twitter.com/oycbRTJlf3
— BalanceTonMedia (@BalanceTonMedia) October 1, 2020
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